À trajet égal, le prix des billets de train reste souvent au moins deux fois plus cher à celui des billets d’avion. Voici la conclusion d’un nouveau rapport de Greenpeace. Explications.
Au moment de planifier ses vacances, le comparatif des prix entre les billets d’avion et de train ne fait souvent pas photo. Mis à part les écologistes convaincus prêts à payer plus cher pour ne pas prendre l’avion, le quidam se tournera vers la solution la moins chère : l’avion. Et cela doit arriver bien souvent malgré l’urgence climatique. Greenpeace Europe centrale et de l’Est estime dans un nouveau rapport que « les billets de train sont en moyenne deux fois plus chers que ceux d’avion pour un même trajet ». Entre Barcelone et Londres, le train reviendra même « jusqu’à 30 fois plus cher », alerte l’ONG.
Le rapport a étudié les prix de billets de train et d’avion sur 9 jours pour 112 liaisons européennes. Résultat : pour 79 trajets sur 112, l’avion est moins cher que le train. « EasyJet, Ryanair, Wizz Air, Volotea et d’autres compagnies aériennes low cost proposent les prix les plus bas, et sont dans presque tous les cas moins chères que le train, peut-on lire dans le rapport. Elles proposent souvent des tarifs manifestement inférieurs aux coûts réels. » En plus, certaines compagnies ferroviaires comme la SNCF ne mettent pas les billets en vente plus de deux ou trois mois en avance. « Un avantage de plus pour les compagnies aériennes qui n’ont pas ces restrictions », note Greenpeace.
« Comment, avec de telles différences, demander sérieusement à la population de privilégier le train ? », s’interroge l’ONG. Face à « une fiscalité inéquitable au profit des compagnies aériennes et à contre-courant de la lutte contre la crise climatique », Greenpeace appelle à mettre fin aux exemptions fiscales dont jouissent les compagnies aériennes et les aéroports, notamment l’exonération de la taxe sur le kérosène et de la TVA sur les vols internationaux. Et ce, alors que les compagnies ferroviaires payent des taxes sur l’énergie, la TVA et des péages ferroviaires dans la plupart des pays. « Il est grand temps de rendre le train plus abordable que l’avion en Europe », assène l’ONG.
La France, emblématique de cette différence
Vous l’avez sans doute expérimenté en France, Greenpeace confirme une généralité. Dans l’Hexagone, les billets de train sont en moyenne 2,6 fois plus chers que les billets d’avion. La France se place ainsi en troisième position des pays où la différence de tarification entre le train et l’avion est la plus élevée, à égalité avec la Belgique et derrière le Royaume-Uni (4 fois) et l’Espagne (3,9 fois).
Pour rendre le train plus compétitif que l’avion, Greenpeace demande au gouvernement français de mettre fin aux avantages fiscaux dont bénéficie le secteur aérien et d’augmenter la taxe de solidarité sur les billets, afin de réorienter le manque à gagner dans le développement du train. Ce manque à gagner lié aux avantages fiscaux du secteur aérien en France est estimé à 4,7 milliards d’euros par an par l’association Transport & Environnement.
Greenpeace appelle aussi à créer un « ticket climat » pour rendre le train accessible à tous. Ce forfait, lancé par exemple en Allemagne à 49 € par mois, permettrait d’utiliser le train (hors TGV) de manière illimitée et à un prix abordable. Cela serait aussi l’occasion de relancer les trains de nuit nationaux et transfrontaliers et de renforcer les tarifs réduits sur les trains longue distance pour les personnes à revenus modestes.
Si je me joins aux conclusions,, il n’en reste pas moins que le train est cher. Je me prête à une comparaison des coûts entre voiture et train depuis près d’un an à me déplacer, et constate que prendre un train régional sur de courtes distances donc, coûte 2 à 3 fois plus cher que de prendre seul la voiture. C’est aussi très vite le cas sur les longs trajets à partir de 2 personnes. Une transparence sur la structure de coût des compagnies ferroviaires, telles que la SNCF qui annonce des résultats nets records, semble tout aussi nécessaire voire plus que de remonter les taxes auprès des compagnies aériennes qui ne verront pas diminuer les voyages professionnels pour cette seule raison.
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