L’engouement pour le financement participatif a fait exploser le nombre de plateformes dédiées. Chacune ayant ses spécificités, voici un guide pour bien choisir.
Vous avez un projet à financer ? Laissez tomber les banquiers, c’est ringard. Misez sur une plateforme de crowfunding. Il s’agit d’un site qui présente votre projet aux internautes pour que ces derniers fassent une donation s’ils croient en vous. Ce mode de financement est très efficace et présente deux avantages considérables : tester son idée sur un panel important et récolter de l’argent. Un peu, beaucoup et même passionnément. D’après Massolution.com, site de crowfunding, ce sont 20 milliards de dollars qui seront levés par ce biais dans le monde en 2015. Mais pour réussir sa levée de fond, il faut opter pour la bonne plateforme, chacune ayant ses spécificités : généralistes ou thématique spécialisée, prêt, don contre don ou avec prise de participation au capital, française ou étrangère, montant moyen levé, durée de la campagne…
Les plateformes de don
Ce sont des plateformes généralistes qui proposent de donner en contrepartie d’un objet. Par exemple, le donateur aura un sticker contre 1€ ou un prototype numéroté pour 1000€. Ce type de fonctionnement est parfait pour commencer à recruter des clients, les donations étant équivalentes à des pré-commandes. En France, les trois plus grosses plateformes sont MyMajorCompany, KissKissBankBank et Ulule. MyMajorCompany est sans doute la plus connue puisqu’elle a fait exploser trois artistes musicaux : Grégoire, Joyce Jonathan et Irma. Mais cette plateforme finance tout type de projet, comme l’Energycloud, un dispositif de recharge des appareils nomades grâce au contact entre les chaussures et une surface spéciale posée au sol. De son côté, en moins de trois ans KissKissBankBAnk a permis de collecter plus de 11 millions d’euros et a aidé au lancement du Sea Orbiter, le vaisseau d’exploration sous-marine de Jasques Rougerie en levant 344 650€. Quand à Ulule, le site a déjà collecté plus de 18 millions d’euros pour 5540 projets financés. Dernière pépite ayant motivée les internautes, le projet de 1083.fr pour la fabrication de jeans et de baskets éco-conçues. D’autres plateformes existent comme Zentreprendre, Reservoirfunds et Notrepetiteentreprise (partenariat avec MyMajorCompany). Fin 2013, l’Institut français des fondations de recherche et de l’enseignement supérieur s’y est mis en lançant sa propre plateforme de crowfunding Davincicrowd !
http://www.mymajorcompany.com/
http://www.kisskissbankbank.com/
Les plateformes avec prise de participation au capital
Dans ce cas, les donateurs sont des investisseurs qui reçoivent des contreparties financières à leurs dons. Ils deviennent des actionnaires et peuvent prendre part aux décisions concernant l’entreprise. Ceci est intéressant pour des entreprises déjà matures et vise des montants élevés qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. Les poids lourds de ce segment sont Anaxago, Happy Capital, Smartangels ou encore Wiseed dont le dernier succès en date est le projet Antibio portant sur la mise au point d’antibiotiques : les investisseurs ont récupérer leur mise de départ en à peine 18 mois, Antibio a depuis été revendue à un Business Angel.
Les plateformes de prêt
Il s’agit de la forme de crowfunding la moins spectaculaire, concernant quelques dizaines de projets seulement. Spear et Unilend font du prêt rémunéré tandis que Babyloan est spécialisée dans le micro-crédit. KissKissBankBank a lancé HelloMerci spécialisée dans les prêts solidaires.
Quelques principes pour une levée de fond réussie
Quelle que soit la plateforme choisie, il va falloir établir le montant dont vous avez besoin, en tenant comptes des frais tels que la commission reversée à la plateforme qui peut atteindre 10%. Fixez un objectif de collecte plutôt bas car l’argent est débloqué uniquement si ce seuil est atteint. Limitez votre campagne à quelques semaines. Enfin, personnalisez votre descriptif en y mettant un peu de vous, les internautes adhèrent à des coups de cœur plus qu’à des projets froids même s’ils sont économiquement pertinents.
Bonne chance !
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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