L'Union des industries chimiques (UIC) a dressé le bilan économique de la chimie française pour l'année 2015 : une année de consolidation après deux années de croissance importante et une balance commerciale toujours record.
En 2015, l’industrie chimique française a continué sa croissance entamée les années précédentes mais à un rythme moins soutenu : +0,9% en volume contre +2,8% en 2013 et 2014. Cette croissance a notamment été soutenue par une amélioration de la situation industrielle en général, ainsi que de la consommation privée en France et en Europe. A l’international, la dépréciation de l’Euro et une plus forte demande ont contribué à cette hausse de l’activité.
Encore un solde commercial record
A l’instar de 2014, 2015 a été une année faste au regard de son solde commercial : 7,3 milliards d’euros (contre 7,4 Md€ en 2014). On notera toutefois qu’en proportion, les importations ont augmenté légèrement plus que les exportations (+2% contre +1,6%). « Les échanges extérieurs avec l’Union européenne (UE28) sont restés prédominants, la zone représentant 62,7 % des exportations et 69 % des importations totales. Pour les pays hors UE, les échanges se font en priorité avec les continents américain et asiatique. », précise l’UIC dans son rapport.
Les spécialités chimiques font la croissance
Pour 2015, ce sont clairement les spécialités chimiques qui ont tiré la croissance vers le haut : la production a ainsi augmenté de 10%. Et ce, grâce à une demande variée de tous ses secteurs d’application : agriculture, industrie ou ménages tant sur le marché intérieur qu’à l’international.
Chimie minérale : forte concurrence des importations
Avec une production en baisse de 2,7% en 2015 (même si cela fait suite à plusieurs années de hausse), la chimie minérale a du mal à maintenir un niveau de croissance élevée en raison de marchés très concurrentiels. C’est ainsi que le secteur des engrais, qui a connu des problèmes techniques, n’a pas pu profité d’une demande en hausse et a laissé la place à des approvisionnements étrangers.
Chimie organique : un début d’année difficile
Après un premier semestre très en retrait suite à des arrêts techniques imprévus sur certains sites, la production 2015 s’est bien rétablie pour finalement finir en légère baisse de 1,6% par rapport à 2014. Le secteur des matières plastiques a particulièrement bien profité de l’augmentation de la demande tant en France qu’à l’étranger.
La chimie a beaucoup investi
Si 2014 avait marqué le pas en matière d’investissement, 2015 l’a largement compensé : +5,6% en dépenses d’investissements pour un total de 3,4 Md€. Un effort qui représente tout de même 20 % de la valeur ajoutée. Les trois quarts de ces investissements sont prévus pour une modernisation ou une amélioration de la sécurité-environnement. L’UIC déplore que les dépenses liées à la réglementation française (plan de prévention des risques technologiques, séisme, plan de modernisation pour les installations soumises à autorisation, réduction des rejets de substances dans l’eau,…) pénalise l’industrie chimique française comparativement à ces voisins européens. Un surcoût qu’elle évalue à 7% des dépenses totales.
Un secteur qui va embaucher
L’effectif 2015 de l’industrie chimique (activités de production, sièges sociaux et R&D) était stable en 2015 et estimé à 157000 personnes, soit 5,1% de l’industrie manufacturière. En incluant les emplois indirects, l’effectif se monte à 630000. L’accord de branche signé en 2014 prévoit une hausse des embauches de 15000 personnes et un objectif de 5000 contrats d’alternance. Pour ces derniers, la cible est presque atteinte (4640 en 2015, soit +20% par rapport à 2010).
2016 : la croissance encore au rendez-vous
Alors que le rythme de croissance de la chimie française sur ces dix dernières années se situe aux alentours de 0,5%, 2016 pourrait encore être une bonne année. Les prévisions de croissance pour l’industrie chimique annoncent une progression de l’ordre de 1% pour cette année. Y compris pour des secteurs qui ont baissé en 2015. Comme les savons, parfums et produits d’entretien qui ont enregistré une baisse de production de 2,7%.
Par Sophie Hoguin
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