Le métier de Chief Impact Officer a le vent en poupe. Allant plus loin que le responsable au RSE, il a pour rôle d’intégrer l'impact dans le business et la stratégie de l'entreprise. Présentation d’un métier divers sans fiche de poste type.
L’étude « L’emploi dans les startups en France en 2023 » de France Digitale parue en juin 2023 dévoile que seulement 4 % des startups comptent dans leurs effectifs une personne exerçant des fonctions liées à la RSE, mais la tendance s’accélère. Le poste de Chief Impact Officer, aussi appelé directeur de l’impact ou de l’engagement, se déploie un peu partout dans les grandes entreprises, mais aussi dans les startups. Leur mission ? Mesurer les impacts sociaux, sociétaux et environnementaux de l’entreprise et repenser le business model de l’entreprise pour qu’il réponde à ces enjeux.
Un chef d’orchestre de l’impact
Entre autres missions, le Chief Impact Officer (CIO) lance les bilans carbone, suit les questions de diversité et d’égalité et s’assure de la bonne gouvernance, auprès de l’ensemble des parties prenantes internes et externes à l’entreprise. « C’est une tendance de fond », prévient Maya Noël, directrice générale de France Digitale, à l’occasion de la table ronde « Chief Impact Officer : magique ou bullshit », le 30 août lors des universités d’été de l’économie de demain à Paris.
Quel que soit le cœur d’activité de l’entreprise, Maya Noël présente le CIO comme un « chef d’orchestre » qui doit « s’assurer que tous les départements ont une démarche responsable ». « C’est un chef d’orchestre qui peut être pris par différents profils », ajoute Audrey Zermati, directrice stratégie chez Effy.
Le business au cœur de la stratégie
Au quotidien, le Chief Impact Officer officie aux ressources humaines, au marketing, à la communication, au service financier ou encore logistique. Pour savoir où il sera le plus pertinent, « il faut partir du cœur business de l’entreprise et voir où est-ce qu’il est possible d’avoir le plus d’impact, quel est le département qui va le plus “driver” les changements de comportement », partage Maya Noël. « Pour être écouté, fédérer et convaincre, il faut être au cœur des enjeux business de l’entreprise et pouvoir argumenter à partir des éléments business », ajoute-t-elle.
Dans la production, le CIO pourra ainsi être rattaché à la logistique afin d’optimiser l’impact de la chaîne d’approvisionnement. Dans une entreprise de conseil, il sera le plus souvent aux ressources humaines. « Être intégrée aux personnes qui font la communication me permet de faire passer mon message auprès des salariés et dans toutes nos communications externes de manière simplifiée », assure de son côté Audrey Yvert, Head of Impact and advocacy chez OpenClassrooms au sein du service marketing.
Par anticipation de la Directive européenne sur la publication d’informations extrafinancières pour les grandes entreprises, les Chief Impact Officer sont de plus en plus souvent rattachés au directeur administratif et financier (DAF, ou CFO). « Le CFO qui fait tous les reportings financiers devrait aussi être responsable des reportings sociaux et environnementaux et que cela soit centralisé par la même personne », analyse Audrey Yvert.
Pour Audrey Zermati, la question du département importe finalement peu dès lors que le CIO obtient la confiance des plus hauts décideurs et devient « le porte-voix de l’équipe exécutive ». Quel que soit son département, « le Chief Impact Officer doit avoir un positionnement central et être proche des décisionnaires », prévient Audrezy Zermati. Pour avoir le maximum d’impact, ce poste est ainsi rattaché hiérarchiquement au comité exécutif (Comex) ou au comité de direction (Codir). « On tire la légitimité de la gouvernance », prévient la directrice stratégique qui souligne aussi la nécessité d’une connaissance fine de l’entreprise et de ses parties prenantes.
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