Pour la première fois, selon le 20e baromètre de l’ADEME, l’environnement arrive en tête des préoccupations des Français, à égalité avec le chômage (16%), devant l’immigration (14%) et la hausse des prix (12%). Les jeunes de moins de 35 ans placent même l’environnement devant le chômage. Et le changement climatique se hisse en première place des préoccupations environnementales. Avec 34 % des voix, il rejoint le ressenti déclaré en 2015, année de la COP21. Cette année, les mobilisations autour du climat et les vagues de chaleurs proches de la période d’administration du sondage (juillet) justifient la hausse de cette préoccupation. Les préoccupations majeures sont ensuite la dégradation de la faune et de la flore (21 %) et, à égalité, la pollution de l’air et de l’eau (12 %).
Entre conviction et scepticisme
Si le changement climatique arrive en tête des préoccupations, la France compte encore de nombreux sceptiques sur ses causes. Encore 37 % des Français estiment qu’il s’agit d’une hypothèse sur laquelle les scientifiques ne sont pas tous d’accord et 27 % d’entre eux qu’il s’agit exclusivement d’un phénomène naturel qui a toujours existé. « La perception de la réalité des conséquences du changement climatique progresse dans le public, mais l’identification de ses causes réelles demeure freinée par un degré non négligeable de scepticisme », conclut le rapport.
Toutefois, la plupart des Français anticipent des conséquences importantes d’ici une cinquantaine d’années. 67 % des sondés estiment que les conditions de vie deviendront extrêmement pénibles à cause des dérèglements climatiques. Cette part demeure stable depuis 2017. Par ailleurs, 54 % des Français estiment qu’il faudra modifier en profondeur les modes de vie pour empêcher l’augmentation du changement climatique. Seulement 19 % des Français misent sur les États et 11 % sur les progrès techniques pour résoudre le problème. Enfin, 16 % des Français sont résignés et estiment que le changement climatique est inévitable.
Des actions personnelles et politiques
L’enquête s’est également intéressée à la percée des gestes écoresponsables. Entre 5 et 7 Français sur 10 déclarent acheter plus de légumes de saison, baisser la température en hiver, limiter la climatisation en été, ainsi que leur consommation de viande. Le changement de comportement est toutefois particulièrement difficile en matière de mobilité. Seulement 28 % des Français déclarent utiliser les transports en commun plutôt que la voiture et 18 % favoriser le covoiturage ou l’autopartage.
Les Français plébiscitent aussi les mesures de politique publique visant à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Près de 7 Français sur 10 défendent l’idée de taxer davantage les produits transportés de façon polluante et de taxer le transport aérien pour favoriser le train. Néanmoins, la taxe carbone divise les Français : 46 % en ont un avis positif, 51% un avis négatif. Dans ce cadre, les enjeux environnementaux devraient tenir une place importante dans les prochaines élections municipales.
Cette enquête annuelle par sondage en ligne a été réalisée par Opinionway du 2 au 23 juillet 2019. Elle repose sur un échantillon de 1570 particuliers, représentatif de la population Française âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
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