Les trois premières compagnies aériennes du classement sont Air France-KLM, United Airlines et Norwegian. Si Air France-KLM est en tête du classement avec 61 points sur 100, c’est principalement grâce à ses importants achats de biocarburants à base d’huiles usées, une solution susceptible de réduire ses émissions de GES de 4 % d’ici 2030.
Les compagnies qui font le plus d’efforts
Le rapport précise cependant que le groupe Air France-KLM pourrait encore améliorer son score « en convertissant ses protocoles d’entente non contraignants avec plusieurs projets d’e-kérosène – dirigés par Engie, EDF, Elyse Energy et le consortium SAF+ – en accords fermes de rachat et/ou investissements. »
Pour ce qui est des autres bons élèves du classement, ils se distinguent par la signature d’accords avec des start-ups du secteur de l’e-kérosène.
Celles qui optent pour le mauvais type de SAF
Malheureusement, la majorité des compagnies aériennes miseraient sur le mauvais type de SAF, aussi bien en termes de durabilité que de capacité de production. Car si les compagnies citées précédemment font figure d’exceptions, c’est qu’elles ont toutes un point commun : elles misent sur l’e-kérosène. Selon l’association Transport et Environnement, c’est non seulement le seul carburant réellement durable, mais aussi celui dont le niveau de production peut être suffisamment augmenté pour répondre aux besoins croissants du secteur de l’aviation.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire le tableau suivant, qui classe les différentes catégories de SAF selon leur durabilité.
La faute aux producteurs de pétrole historiques ?
Transport et Environnement n’hésite pas à dénoncer le manque de volonté des grandes compagnies pétrolières. En effet, si l’on se base sur les projets en cours, leur production de SAF atteindra, d’ici 2030, moins de 3 % de leur production actuelle dédiée à l’aviation.
Mais pour l’association, le pire est que pratiquement aucun de leurs investissements dans les SAF ne concerne l’e-kérosène. Et le fait que Shell se soit récemment retiré d’un projet e-kérosène est révélateur d’une certaine réticence à sortir des combustibles fossiles.
Le marché des SAF va-t-il prendre son envol ?
Actuellement, le marché des SAF est encore dominé par des start-ups et de petits acteurs, manquant de financements pour passer à l’échelle industrielle.
Pour que l’ambition collective de l’aviation décarbonée devienne une réalité, il est donc urgent de conjuguer les efforts des compagnies, des fournisseurs et des décideurs politiques.
Car si l’on se fie aux projets actuels, la consommation de SAF devrait passer, d’ici 2030, de 0,15 % à 1,3 % pour les compagnies aériennes classées dans l’étude. Une goutte d’eau qui réduira d’à peine 1 % les émissions de GES du secteur.
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