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Décryptage

Captage et stockage du CO2 : solution ou problème ?

Posté le par La rédaction dans Environnement

Alors que Total s’apprête à tester une chaîne complète de captage et de stockage du CO2 dans les Pyrénées-Atlantiques, cette technique reste très discutée. En dépit de ses mérites écologiques, le manque de recul sur cette pratique, son coût et la comparaison avec le traitement des déchets nucléaires font débat. Explications.

Les procédés de captage et de stockage du CO2 se multiplient depuis quelques mois. Après la Norvège, pionnière de cette technologie en mer du Nord, et le Canada, où le projet de Weyburn, pharaonique, vise à emprisonner 1,8 million de tonnes de CO2 par an, c’est en France, dans les Pyrénées-Atlantiques qu’un projet massif de stockage du gaz carbonique va voir le jour. C’est une chaîne complète de captage et de stockage que la société Total va mettre en place sur le site de Lacq. S’il ne s’agit que d’un test, il marque néanmoins la volonté d’évaluer en conditions réelles les avantages et les inconvénients du captage et du stockage des gaz à effet de serre.

Pourtant, à peine lancé, le projet soulève déjà nombre d’interrogations. Ainsi, le coût de cette installation, mais également sa pertinence écologique posent question. François Moisan, directeur de la stratégie et de la recherche à l‘ADEME, attend de voir : « Il est encore trop tôt pour savoir quand la filière du captage et du stockage du CO2 arrivera à maturité. Il lui faut d’abord faire ses preuves, économiques et techniques. »

Quoi qu’il en soit, face à l’objectif des pays industrialisés de diviser par quatre les émissions de CO2 d’ici à 2050, le captage et le stockage du CO2 (C.S.C) est une piste sérieuse. L’idée est d’ailleurs assez simple. Il s’agit de limiter les rejets de CO2 dans l’atmosphère, le principal gaz à effet de serre, en le piégeant à la source : les fumées des centrales thermiques à charbon, à gaz ou à fioul, celles des cimenteries, des raffineries ou des usines sidérurgiques sont des sources importantes d’émissions de CO2.

Aujourd’hui, il existe trois principales techniques de captage, pour la plupart dérivées de celles mises en place dans l’industrie pétrolière et gazière. Il s’agit de :

  • La postcombustion est le procédé le plus usité. Il implique l’extraction du CO2 des fumées de combustion à l’aide de solvants.
  • La précombustion est une technique qui induit une transformation du combustible en gaz de synthèse dont est, dès le départ, soustrait le CO2.
  • La dernière technique, dite d’oxycombustion, résulte d’une combustion en présence d’oxygène, qui a tendance à concentrer le CO2.

Mais leur mise en pratique s’avère délicate. Le problème principal lié à ces techniques, notamment pour la post combustion, est leur coût qui demeure très élevé, et leur gourmandise d’un point de vue énergétique. Ainsi, le captage à lui seul représente près de 70 % du coût de la filière C.S.C. Au final, le coût d’un tel traitement est compris entre 60 et 100 euros pour une tonne de gaz carbonique économisée, ce qui est très cher (la viabilité économique se situe autour de cinq tonnes).

Les experts pensent tout de même que la standardisation des procédés pourrait aider la filière à diminuer ce prix lié au captage. L’étape suivante est le transport. Que ce soit par voie maritime ou par gazoduc, le gaz doit être comprimé, ce qui constitue une fois de plus une opération coûteuse.

Enfin, la problématique du stockage soulève également des questions. Trois possibilités sont envisagées, correspondant à trois types de sous-sols :

  • Stocker le gaz dans des gisements déjà exploités ou épuisés. Cette possibilité offre une capacité de stockage de l’ordre de 900 milliards de tonnes. Le seul problème réside dans la répartition très hétérogène de ces zones de stockage au niveau mondial.
  • Exploiter les milieux aquifères salins, présents dans les bassins sédimentaires qui se trouvent à plusieurs milliers de mètres sous la terre. Mais leur capacité de stockage reste mal connue. Elle est évaluée entre 400 et 10.000 milliards de tonnes.
  • Utiliser les veines de charbon non exploitées. Cette solution potentielle pourraient permettre de stocker environ 40.000 tonnes de CO2.

Comme pour le captage, le stockage soulève des interrogations. Ainsi, en ce qui concerne les aquifères salins, les chercheurs insistent sur la nécessité pour ces nappes salées d’une étanchéité parfaite, sous peine de contamination dramatique des nappes phréatiques d’où est tirée l’eau potable.

Les obstacles sont donc nombreux, mais selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la C.S.C permettrait de récupérer plus de 80 % du gaz carbonique produit par une centrale électrique, et plus d’un tiers des émissions d’origine humaine. Le test mené dans les Pyrénées permettra aux experts de répondre à certaines de leurs interrogations, et notamment en ce qui concerne la viabilité financière de cette méthode.

Enfin, comme pour les déchets nucléaires, le stockage du carbone doit faire face aux réticences populaires locales, comme c’est le cas sur le site de Lacq. « Au-delà des problèmes de coût et de validation scientifique, la filière doit aussi se préoccuper de son acceptabilité sociale », explique François Moisan.

P.T

Posté le par La rédaction

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  • CAPTAGE DU CO2 DANS L’ATMOSPHERE
    D’ici l’horizon 2100 et tel que ça a été décidé à la COP 21, tous les pays du monde entier doivent se mettre au travail pour diminuer fortement le taux de CO2 (Dioxyde de Carbone) dans l’atmosphère. Ce seront les pays les plus aisés qui financeront (les Pays du G20, sans oublier l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats Arabes). En vue de cela, il existe 3 méthodes pour capter le CO2 dans l’atmosphère, ces techniques existent et ont un coût important. Ces 3 méthodes sont :
    – Augmenter la surface des forêts de manière pertinente, actuellement 3880 millions d’hectares de la surface terrienne sont boisés, soit XXXXXXX % des terres émergées de la planète, il faut encore boiser à hauteur de 970 millions d’hectares soient ¼ de la surface actuellement boisée. Des pays sont fin prêt à se lancer dans la course au boisement de la planète. Les pays africains en partie désertique vont planter des arbres par centaines de milliers d’unités pour stopper la progression des sables désertiques vers les zones habitées par l’homme. Le monde entier financera le boisement des zones non habitées de la Russie, qui deviendra le deuxième poumon de la Terre. Les forêts et cultures devront même capter 3,3 milliards de tonnes de carbone par an (soit 277 milliards de tonnes de CO2) à la fin du siècle pour atteindre l’objectif fixée à la COP 21 soit une augmentation des températures de 2 degrés Celcius seulement. Or, ces changements d’affectation des sols ne sont pas sans conséquences sur les équilibres écologiques.
    – Limiter les émissions de Biocarburants, La consommation énergétique de la biomasse est aussi à considérer. Pour améliorer le bilan total et atteindre l’objectif des 3,3 milliards de tonnes de carbone captées, il faudra nécessairement déployer des techniques de capture et stockage (CSC) de CO2 pour améliorer le bilan final. S’il est difficile de capter les émissions de biocarburants à la sortie de l’échappement des véhicules, il est plus aisé d’équiper les centrales à biomasse de capteurs de CO2. Mais ces technologies ont un coût estimé à 138 milliards de dollars par an à partir de 2050. Attention, l’utilisation de la biomasse pour réduire les teneurs en CO2 dans l’atmosphère doit être abandonnée. Les études montrent l’impact sur les écosystèmes et le cycle de l’eau, des effets collatéraux jusqu’ici négligés. Les Scientifiques estiment donc qu’il n’existe qu’une seule voie réellement viable pour éviter les changements climatiques : réduire drastiquement les émissions provenant de l’usage des énergies fossiles par les hommes.
    – Améliorer le Puits de Carbone des Sols. Au sens large du terme, un puits de carbone ou puits CO2 est un réservoir, naturel ou artificiel, de carbone qui absorbe le carbone de l’atmosphère et donc contribue à diminuer la quantité de CO2 atmosphérique, et en conséquence, le réchauffement de la planète (toutefois cette conséquence est une hypothèse non démontrée à ce jour, les puits de carbone étant gros émetteurs de vapeur d’eau : voir gaz à effet de serre). La taille de ces réservoirs augmente constamment, à l’inverse d’une source de carbone. Les principaux puits étaient les processus biologiques de production de charbon, pétrole, gaz naturels, hydrates de méthane et roches calcaires. Ce sont aujourd’hui les océans, les sols (humus, tourbière) et certains milieux végétalistes (forêt en formation).La séquestration du carbone (ou piégeage, ou emprisonnement du carbone) désigne les processus extrayant le carbone ou le CO2 de l’atmosphère terrestre et le stockant dans un puits de carbone. La photosynthèse est la base du mécanisme naturel de séquestration du carbone. Les bactéries photosynthétiques, les plantes et la chaine alimentaire ainsi que la nécromasse qui en dépendent sont considérées comme des puits de carbone pour la partie piégée du carbone.
    En France, la loi Grenelle II prévoit1 qu’un rapport du Gouvernement au Parlement portera sur « l’évaluation des puits de carbone retenu par les massifs forestiers » et leur « possible valorisation financière pour les territoires ».
    Le présent pavé de texte va être publié sous 20 vidéos YouTube ayant rapport avec le Captage du CO2 dans l’Atmosphère. Une fois approuvé par les Ingénieurs de Google, il sera publié par ces derniers 4 fois dans son Moteur de Recherche (publications spontanées) Ensuite, je procèderai à 100 publications directes et indirectes dans le Moteur de Recherche de Google.

    Alain Mocchetti
    Ingénieur en Construction Mécanique & en Automatismes
    Diplômé Bac + 5 Universitaire (1985)
    UFR Sciences de Metz
    [email protected]
    [email protected]
    @AlainMocchetti


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