Depuis qu’elle a remporté l’appel d’offres lancé par le Centre national d’études spatiales (CNES), la société Capgemini prend activement part dans la réalisation du projet MicroCarb. Son objectif sera de réaliser une cartographie planétaire de la concentration en dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère grâce à la mise en orbite d’un satellite.
Ainsi, de nouvelles données de haute précision permettront d’identifier les principales sources d’émission et les puits de stockage de ce gaz à effet de serre. Ce projet est également le fruit d’une collaboration européenne entre le CNES, UKSA (United Kingdom Space Agency) et EUMETSAT (Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques, basée à Darmstadt en Allemagne). Le lancement du satellite MicroCarb est prévu pour la fin de l’année 2021.
Une haute précision, de l’ordre d’un ppm
« Capgemini est un partenaire reconnu pour nos activités de traitement de données satellites et de big data dans de nombreux projets scientifiques et environnementaux », affirme Simon Baillarin, chef du service en charge des développements de centres de mission d’Observation de la terre au CNES. Voilà pourquoi Capgemini, fort de trente années d’expérience dans le domaine spatial, participe à la mise au point d’un spectromètre à réseau inédit, spécialement conçu pour le projet MicroCarb. « C’est un outil très innovant », déclare Nicolas Fabre, chef de projet travaillant actuellement sur le pilotage du développement du segment sol de la mission MicroCarb pour le CNES.
« Ce spectromètre fonctionne par transfert radiatif, cela signifie qu’il évalue la quantité de rayons reflétés par la Terre », explique Jérôme Ponton, responsable du compte CNES chez Capgemini France. « Grâce à lui, nous pourrons estimer avec une grande précision les flux d’échanges de CO2 à la surface de la Terre », ajoute Jérôme Ponton. Selon le CNES, ce degré de précision sera de l’ordre d’1 ppm.
Une mission de quatre à cinq ans
Ainsi, les informations collectées dans le cadre du projet MicroCarb seront essentielles pour mieux comprendre les origines et l’impact du dérèglement climatique. « À l’heure actuelle, la concentration moyenne de CO2 dans l’atmosphère se situe aux alentours de 400 ppm, soit deux fois plus que durant l’ère préindustrielle », rappelle Jérôme Ponton. Et en plus de collecter des données sur les flux mondiaux de CO2, le spectromètre permettra aux scientifiques de mieux comprendre le cycle du carbone et les comportements des grands écosystèmes.
De ce fait, les zones de haute concentration de biodiversité, telles que l’Amazonie ou les océans, seront particulièrement surveillées. Ces observations devraient durer plusieurs années. « Nous devrions assurer la maintenance du segment sol nécessaire à l’analyse des données collectées par le satellite durant quatre à cinq ans », déclare Nicolas Fabre. À l’heure actuelle, Capgemini travaille sur le développement des premiers algorithmes qui permettront la calibration du spectromètre. Cette étape devrait durer encore plusieurs mois.
Article mis à jour le 13 octobre 2020.
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