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BTP : les chantiers de construction passent au numérique

Posté le 19 octobre 2016
par La rédaction
dans Innovations sectorielles

Finalcad, éditeur français de logiciels pour le BTP, entend faciliter le travail des hommes sur les chantiers et révolutionner la façon de construire. Comment ? En développant des applications mobiles et des analyses prédictives. La société vient de lever 20 millions de dollars.

En 2011, Finalcad lance son application mobile pour smartphones et tablettes visant à simplifier la vie des hommes sur les chantiers. La numérisation des données collectées permet un suivi en temps réel, la prédiction d’éventuels risques et la vérification de la conformité par rapport aux plans d’origine. Ainsi, différents profils sont créés en fonction de la personne qui utilise l’application. Les différents points de contrôle sont signalés en temps réel et visibles par tous les profils autorisés. Ces technologies ont de suite trouvé preneur. En 2014, la jeune pousse fait une première levée de fonds et collecte 2,1 millions d’euros.

Deux ans plus tard, l’entreprise poursuit son essor et vient de lever près de 20 millions de dollars auprès de Serena Capital, Caphorn Invest et Aster Capital, qui lui témoignent ainsi toute leur confiance. Aujourd’hui donc, avec 10 000 projets dans 30 pays, son ambition est clairement affichée : faire entrer la construction dans l’ère du numérique.

« Se débarrasser du papier »

Dans une vidéo de présentation sur le site internet de l’éditeur, le message est sans équivoque. « Nous voulons changer la façon de construire, augmenter la qualité et réduire les coûts », peut-on lire. Pour améliorer la productivité, il faut « se débarrasser du papier ». « Les processus papier gaspillent de l’énergie et du temps », jusqu’à trois heures par jour selon Finalcad. Les chantiers restent peu numérisés. Ce sont surtout les étapes en amont qui ont vu leurs pratiques modifiées par les technologies du numérique. Les modélisations et les maquettes utilisent déjà ces technologies prédictives. Mais sur le terrain, l’utilisation reste marginale.

Améliorer la productivité

Cette numérisation des chantiers est une véritable révolution. Le milieu du BTP est réputé confidentiel. Mais les éventuelles réticences ne devraient pas résister longtemps face à l’argument de gain en productivité et en coût. En effet, si Finalcad propose la digitalisation du suivi de chantier aux professionnels du bâtiment, c’est surtout pour améliorer leur rentabilité. « Avec cet outil, nous voulons les aider à aller chercher ces points de marge si difficiles à obtenir », explique aux Echos Jimmy Louchart, président et cofondateur Finalcad.

Même si le marché du BTP a reculé ces dernières années, le potentiel reste énorme. « Depuis un demi-siècle, l’industrie de la construction a vu sa productivité baisser, là où celle des autres industries a progressé, poursuit Jimmy Louchart dans un communiqué. L’industrie de la construction représente actuellement un marché de 9500 milliards de dollars. Celui-ci devrait doubler de taille d’ici à 2030. »

S’ouvrir à d’autres secteurs

Numériser et normaliser tous les processus sur le terrain afin de pouvoir capitaliser sur les bonnes pratiques, faire vivre la maquette numérique sur le chantier et faciliter la collaboration entre les différents intervenants, voilà les objectifs visés par les applications développées par la start-up française. Parmi ses clients, elle peut se vanter d’avoir déjà des grands noms du BTP : Eiffage, Vinci Construction, Bouygues Construction, pour la France et l’Europe mais aussi Daewoo Engineering, Fujita Corporation, Shimizu Corporation ou Takenaka Corporation, à l’international.

D’ailleurs, cette levée de fonds devrait lui permettre de se développer davantage à l’international et en particulier en Asie. L’entreprise réfléchit également à étendre son activité à d’autres secteurs comme l’énergie par exemple et à développer de nouvelles applications (intelligence artificielle, analyses prédictives en temps réel et en mobilité). Elle espère également doubler ses effectifs d’ici à la fin de 2017 pour atteindre les 150 collaborateurs et porter son chiffre d’affaires à 89 M€ à l’horizon de 2020.

Par Nadia Daki


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