Le 1er septembre, à l'occasion du Global Positive Forum, Bruno Le Maire a défendu le nouveau budget de l'Etat. Il assure promouvoir en premier lieu l'innovation pour retrouver la croissance. Pour cela, privatisations et investissements seront au rendez-vous.
La France a le niveau de dépenses publiques le plus élevé en Europe, mais est loin d’être le pays européen qui se porte le mieux. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie en dresse un triste portrait: « balance commerciale déficitaire, niveau de chômage : élevé, et croissance faible ». Le Gouvernement a donc décidé de réduire un certain nombre de dépenses publiques. « Nous estimons qu’avec la révolution digitale, nous pouvons faire mieux avec moins de moyens budgétaires », défend Bruno Le Maire. Par ailleurs, les collectivités locales devront aussi faire des économies, car « elles doivent participer à l’effort », estime le ministre.
Grâce à ces économies, la France pourra tenir ses engagements européens pour « retrouver de la crédibilité » et « du poids politique », prévient Bruno Le Maire. Ainsi, le pays gagne « des marges de manoeuvre pour relancer l’économie française ». Baisse de l’impôt sur les sociétés, transformation de l’impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière, taxation unique des revenus de l’épargne à 30%, suppression de la taxe d’habitation pour une partie des ménages… Voici les principales mesures fiscales pour redonner de l’air aux ménages et aux entreprises.
Des marges de manœuvre pour l’innovation?
Surtout, Bruno Le Maire mise sur l’innovation pour relancer l’économie française. « L’innovation, c’est la clé de l’avenir économique de notre pays », assure-t-il. Mais pour l’instant, la France n’est pas au niveau. « Les révolutions technologiques en cours, […] la révolution digitale, […] les transformations majeures liées à l’intelligence artificielle ne nous attendront pas », prévient le ministre. La France doit réagir vite pour avoir sa place dans ces innovations de ruptures, telles que la voiture autonome.
Face à ce constat, « il faut dégager les moyens nécessaires pour que nos entrepreneurs puissent investir, innover », réagit Bruno Le Maire. Ainsi, il annoncera « d »ici quelques semaines », la cession de participations de l’Etat dans un certain nombre d’entreprises publiques et la privatisation de certaines entreprises afin de financer l’innovation. De quoi se débarrasser d’entreprises qui ne sont plus jugées stratégiques pour notre avenir industriel.
Repenser le système éducatif
Au-delà des dépenses, des économies et des moyens dégagés pour l’innovation, « la question économique la plus importante est la question éducative », affirme le ministre de l’Economie. « Face à la révolution technologique, ce n’est pas que l’outil productif français qu’il faut transformer, c’est tout le système éducatif », poursuit-il. Ainsi, la filière scientifique doit être renforcée, l’apprentissage toujours plus développé. Car la France manque encore d’ingénieurs et de techniciens spécialisés.
Surtout, il faut revoir la réussite à la française et adopter un nouvel « état d’esprit ». « Il faut que nous apprenions à nos enfants le goût de la conquête, la liberté d’entreprendre… », prévient Bruno Le Maire. Et que la France soit capable de « penser l’innovation du futur », plutôt que de suivre, le plus souvent, le peloton.
Avancer grâce à une finance responsable
Bruno Le Maire tacle François Hollande et son fameux « Mon véritable adversaire […] c’est le monde de la finance », prononcé au Bourget en 2012. « Nous avons besoin de la finance pour développer nos start-ups, nos entreprises, nos usines et nos projets, défend le nouveau ministre. Une finance responsable qui évite les abus et dont les comportements excessifs seront condamnés ». Car sans finance, pas de nouveaux investissements.
Pour que cette transition réussisse, elle devra s’inscrire dans un renforcement européen global. Bruno Le Maire rêve d’un continent européen fort, capable d’imposer des règles et des normes. Et qui résiste ainsi à la volonté de conquête économique de la Chine et des Etats-Unis.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE