Le boson de Higgs est l’élément central du « Modèle standard », la théorie décrivant l’union des douze particules élémentaires et des trois forces. Elle explique la création de la matière et par voie de conséquence, celle de l’univers. Dernière particule du Modèle standard à avoir été détectée, le boson de Higgs représente le chaînon manquant, « la particule de Dieu » jusqu’alors invisible aux yeux des scientifiques. Ne se dévoilant qu’en de rares instants, elle fait figure de « ciment originel », de « clef de voûte » de la structure fondamentale de la matière, liant les particules et leur apportant une masse.
Mais faisons un retour sur une recherche qui dure depuis plusieurs années. Le 15 septembre 1964, Peter Higgs faisait paraître un article sur une particule subatomique qui aurait, juste après le Big Bang, permis aux autres particules d’acquérir une masse. En août de la même année, les physiciens Englert et Brout, cosignaient un article décrivant un mécanisme similaire. Mais il fallut attendre 1984 et la volonté de l’italien Carlo Rubbia, devenu directeur du CERN, pour que le projet d’accélérateur de particules se mette en place. La construction de cet accélérateur géant, appelé « grand collisionneur de hadrons (LHC) » débutait le 16 décembre 1994, soit un an après l’arrêt du projet similaire des États-Unis. Alors que les travaux se poursuivaient, des prototypes étaient construits et testés. En 2008, les travaux d’assemblages aboutissaient… à un crash, dix jours plus tard. Une année entière fut nécessaire pour que le LHC soit fin prêt et que les physiciens puissent scruter l’infiniment petit à la recherche du boson.
Aujourd’hui, la quête du boson de Higgs arrive à son terme. Les physiciens de l’organisation européenne pour la recherche nucléaire estiment à 99 % la fiabilité de leur découverte. Une étape pour la compréhension de la nature vient d’être franchie, estime Rolf Heuer, l’actuel directeur du CERN.
Une telle découverte fait forcément l’effet d’une bombe, tant au niveau scientifique qu’au point de vue philosophique. Lorsque l’on revient ainsi sur la formation du monde et donc de nos origines, la presse s’emballe. Néanmoins de nombreuses questions restent en suspens. Notamment sur la manière qu’à le boson d’interagir avec les autres particules, ou par quel biais, le boson acquière une masse. L’aventure continue donc, des portes restent à explorer, des études sur les propriétés des particules doivent être poussées…
Par Sébastien Tribot, journaliste
John Ellis, physicien théorique, répond à la question, c’est quoi le boson de Higgs :
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