Les premières données tirées d'une des boîtes noires du vol Rio-Paris par le Bureau d'Enquêtes et Analyses semblent satisfaire Airbus, provoquant la colère du syndicat des pilotes, qui crie aux conclusions hâtives.
A peine ouvertes, les boites noires livrent leurs secrets. C’est tout du moins ce que laissent penser des informations qui filtrent au compte-goutte du Bureau d’Enquêtes et Analyses (BEA), les premières analyses semblant mettre hors de cause Airbus dans le crash du 1er juin 2009. Un telex envoyé par le constructeur européen à ses clients indique qu’il n’a aucune recommandation immédiate à faire à ses opérateurs. En clair, rien dans les premières analyses des boites ne donnent de raisons à Airbus d’alerter ses clients sur une quelconque faille technique de l’A330. De son côté, le BEA rappelle que lui seul est habilité à communiquer sur l’avancée de l’enquête, et de préciser que « les données contenues dans les deux enregistreurs de vol donnent aujourd’hui la quasi-certitude que toute la lumière va pouvoir être faite sur l’accident ».
La colère du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) devant ces conclusions hâtives ne s’est pas faite attendre, refusant vigoureusement que « les pilotes morts dans cette catastrophe ne soient jetés en pâture ». Airbus s’appuierait sur les premières analyses de la FDR (Flight Data Recorder), l’une des deux boites noires, qui a pourtant passé près de deux ans dans l’océan Atlantique, au large du Brésil, bien que le timing du BEA ne promette pas de rapport avant l’été.
L’Airbus A330 d’Air France effectuait la liaison Rio-Paris avec à son bord 228 personnes. Les boites noires ont été repérées puis repêchées début mai, alors qu’elles reposaient à près de 3 900 mètres de profondeur, par un robot submersible automatisé équipant le navire « Ile de Sein », du Français Alcatel. Si les enquêteurs ont établi le dysfonctionnement des sondes Pitot, il ne peut probablement pas expliquer à lui-seul le crash.
Moonzur Rahman
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