Créée en 2022, la start-up Blue Bees Therapeutics vise à développer une nouvelle stratégie d’immunothérapie et d’oncologie pour lutter contre les tumeurs.
Dès sa création en 2022 par Philippe Berthon, Nabil Gharios et Michel Leonetti, la start-up francilienne Blue Bees Therapeutics attire les investisseurs. En juillet de la même année, elle obtient l’appui de Bpifrance et est lauréate d’I Lab qui lui accorde 450 000 euros. Un mois plus tard, elle réussit à lever des fonds à hauteur de 218 000 euros.
Sa technologie baptisée I-Ther est classée en tant qu’immunothérapie. C’est-à-dire qu’au lieu de s’attaquer directement aux cellules tumorales, elle aide le système immunitaire à les reconnaître et à les détruire. Les immunothérapies sont apparues dans les années 2010 et ont été récompensées d’un prix Nobel en 2018. À l’heure actuelle, elles permettent d’augmenter le taux de survie pour 10 % à 40 % des malades.
Il existe plusieurs types d’immunothérapies. Celle de Blue Bees Therapeutics se base sur les « anti-immune checkpoint ». Ces checkpoints immunitaires (ICP) se déclenchent quand des protéines à la surface des cellules immunitaires (lymphocytes T) reconnaissent et se lient à des protéines partenaires sur d’autres cellules, comme certaines cellules tumorales. Un signal d’inhibition est alors transmis au lymphocyte T qui est immobilisé et ne peut pas lutter contre la tumeur. Tout l’objectif de l’injection d’anticorps ICP est de lever l’inhibition du lymphocyte T. Pour cela, la start-up cible les récepteurs à la surface des cellules dendritiques (cellules du système immunitaire) qui activent les lymphocytes T. La technologie développée par la start-up agit donc bien en amont des immunothérapies plus classiques qui touchent les lymphocytes T directement. Le traitement proposé par Blue Bees Therapeutics pourrait être complémentaire à ceux utilisés aujourd’hui. D’autant plus que tous les malades possèdent des cellules dendritiques. La technologie de Blue Bees Therapeutics pourrait ainsi fonctionner chez des patients qui ne réagissent pas aux immunothérapies classiques. Les cofondateurs ont bon espoir que leur solution pourrait agir sur tous les types de cancer.
Un médicament sur le marché en 2035
Aujourd’hui le candidat médicament de la start-up baptisé BB10X, en est encore au stade de test chez l’animal. Le but est de connaître la toxicité, la reproductibilité du médicament dans des modèles in vitro sur des cellules humaines et in vivo chez l’animal. Une fois que ces analyses préliminaires auront été menées à bien, probablement en 2025, le candidat médicament débutera sa phase de test préclinique réglementaire, pour une période d’environ deux ans. D’après le calendrier établi par Blue Bees Therapeutics, le BB10X entrera en phase I/II, étape qui permet d’étudier la tolérance au médicament et à définir la dose et la fréquence d’administration, en 2027. Les analyses sont réalisées chez 10 à 40 patients. En 2029, le médicament passera en phase II pendant deux à trois ans. Cela permettra de confirmer les tests cliniques préliminaires et/ou pharmacologiques du BB10X à la dose recommandée. Si les résultats ressortent positifs, les cofondateurs vendront l’entreprise à une grande entreprise pharmaceutique, car les phases III en oncologie sont trop onéreuses pour la start-up.
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