Les 194 pays membres de la convention sur la diversité biologique (CDB), née il y a 20 ans à Rio de Janeiro, ont rendez-vous jusqu’au 17 octobre pour la 12e conférence des parties (COP), un cadre équivalent à ce qui se fait chaque année sur le climat.
La réunion survient quelques jours après la publication par le Fonds mondial pour la nature (WWF) d’un rapport sombre montrant que le nombre des animaux sauvages, terrestres ou marins, vivant sur la Terre a été divisé par deux entre 1970 et 2010.
Un rapport d’étape sur la biodiversité destiné à évaluer les progrès réalisés depuis la conférence de Nagoya (Japon) en 2010 qui avait fixé une vingtaine de grands objectifs pour 2020 a été publié. Les buts visés — meilleure gestion des stocks de poisson, extension des aires protégées, restauration d’écosystèmes dégradés, suppression des subventions néfastes à l’environnement — sont loin d’être atteints.
Ce document « devrait secouer le monde entier », a prévenu Achim Steiner, le directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), à l’ouverture de la conférence lundi. Beaucoup des objectifs de Nagoya ne seront pas atteints, estime d’ores et déjà le Pnue. « Il s’agit de toute la vie sur Terre. Nous devons en faire plus –et vite– pour protéger le tissu même du monde naturel ».
« Des mesures encourageantes ont été prises de par le monde pour faire face à la perte de biodiversité à plusieurs niveaux », dit le rapport d’étape. « Mais il est clair à mi-parcours qu’elles ne seront pas suffisantes à niveau constant pour remplir la plupart des objectifs fixés ».
« A mi-chemin de notre +grand plan+ pour la nature, il est clair que l’appel d’urgence que nous avons lancé en 2010 n’a pas été entendu », estimait avant la conférence Julia Marton-Lefèvre, déléguée générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), organisme réunissant agences gouvernementales, experts et ONG.
Réticents à brider les moteurs de leur croissance, par exemple en limitant l’exploitation de leurs ressources naturelles, les pays en voie de développement avaient reçu en 2012 l’assurance d’un doublement de leur aide à la protection de la biodiversité. Mais là encore, les objectifs ne sont pas tenus. Seulement 29 pays ont rendu un rapport sur les montants financiers mobilisés et leurs besoins. Le montant de référence est donc encore flou.
La déforestation se poursuit à un rythme « alarmant » en dépit d’un ralentissement enregistré pour la forêt amazonienne et de la progression de la couverture forestière au Vietnam et en Chine, dit le rapport. Le texte cite aussi une réduction de 20% des populations d’oiseaux sauvages vivant dans les prairies et les forêts d’Amérique du Nord et d’Europe depuis 1980.
La mise en oeuvre du protocole de Nagoya, un accord encadrant le partage des bénéfices issus des ressources génétiques et des savoirs traditionnels, occupera aussi les débats à Pyeongchang. Le protocole, ratifié par plus de 50 États, entrera en vigueur le 12 octobre.
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