En 2016, la part du nucléaire dans la production d’électricité a atteint 72,3%, contre 76,3% en 2015. La production nucléaire perd ainsi 7,9%, à 384 térawatheures (TWh). Mais ce recul n’est pas le fruit de la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui vise une part de nucléaire dans la production d’électricité à 50% en 2025. Il est notamment lié à l’arrêt de plusieurs réacteurs entre novembre et décembre. L’Autorité de Sûreté Nucléaire vérifiait alors l’état des générateurs de vapeur dans les centrales qui pourraient avoir fait l’objet de défauts de fabrication.
Résultat : si la France exporte toujours plus d’électricité qu’elle n’en importe, le solde des échanges avec ses voisins baisse de 36,6% et atteint 39,1 TWh. C’est son niveau le plus bas depuis bas depuis 2010. La consommation s’élève quant à elle à 483 TWh et, corrigée de l’effet météorologique, demeure stable, à 473 TWh.
Moins de charbon et de fioul, plus de gaz et de renouvelables
Sur l’année, le parc de production d’électricité installé progresse de 1.700 mégawatts (MW), pour atteindre 130,8 gigawatts (GW). Il gagne 1.345 MW d’éolien, 576 MW de solaire, 215 MW de bioénergies et 51 MW d’hydraulique. En revanche, le parc thermique à combustible fossile perd au total 488 MW.
Concernant les énergies renouvelables, la puissance totale du parc s’élève désormais à 45,84 GW pour une production de 94,7 TWh, en hausse de 6,5 % par rapport à 2015. Elles assurent 17,8% de la production et couvrent 19,6% de la consommation française, soit 0,9% de plus qu’en 2015, mais autant qu’en 2014. Dans le détail, la production hydraulique renouvelable (59,2 TWh) couvre 12,2% de la consommation. La production éolienne (20,7 TWh) et solaire (8,3 TWh) couvrent respectivement 4,3% et 1,7% de la consommation. Enfin, la production renouvelable de la filière bioénergies (6,5 TWh) assure 1,4% de la consommation.
Du côté des énergies fossiles, le charbon recule de 15,4% (à 7,3 TWh) et le fioul perd 13,1% (3,3 TWh). En revanche, le gaz gagne 60,8% et atteint une production de 35,3 TWh. Cela en fait la troisième énergie française, après le nucléaire et l’hydraulique. Cette forte hausse est notamment due à la nouvelle centrale Cycle Combiné Gaz de 563 MW, installée à Bouchain. Les énergies fossiles couvrent ensemble 8,6% de la production française.
Début 2017, RTE indique être confronté à une situation tendue. Plusieurs réacteurs nucléaires sont toujours à l’arrêt. En janvier, les capacités de production étaient limitées à 90 GW, alors que la demande avoisinait 93 GW.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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