Comment les données de masse peuvent améliorer le système de santé ?
« Nous avons de nombreuses nouvelles biotechnologies qui nous permettent d’étudier un patient au niveau moléculaire. Un simple échantillon d’un patient à un instant T peut facilement générer des centaines de milliers de lectures possibles. Si vous avez 1.000 patients et 10 instants t, en une seule prise de données, vous avez plus d’un milliard de nombres à analyser. C’est pourquoi nous avons besoin de méthodes informatiques pour analyser les données individuelles. Tout cela conduit à une médecine personnalisée : pour établir un diagnostic ou une prédiction de l’évolution des conditions de santé d’un patient, vous avez besoin de données très volumineuses sur cet individu ».
Quelle en est l’utilisation actuelle en médecine ?
« On en est qu’au début, particulièrement dans les cas de cancer où on essaie de prédire, par exemple, si quelqu’un répondra à une certaine chimiothérapie. Mais on ne voit encore que la partie émergée de l’iceberg. La médecine personnalisée aura beaucoup plus d’applications cliniques dans les 10 à 20 prochaines années.
Un des tests que nous sommes en train de développer à PROOF [Prevention of Organ Failure] est de prélever un échantillon de sang d’un patient souffrant de maladie respiratoire obstructive chronique, au moment où le patient ressent les premiers symptômes pour essayer de prédire si cette personne va présenter un développement rapide de sa maladie ou une attaque pulmonaire dans les deux mois. Si un test comme celui-ci fonctionne, le clinicien pourrait commencer à donner au patient un traitement plus efficace, comme des stéroïdes, avant le déclenchement de l’attaque. Ceci pourrait éviter au patient d’être hospitalisé. En plus d’aider des patients, un tel test sanguin permettrait au système de santé de réaliser une économie substantielle.
Beaucoup de gens soulignent les problèmes concernant l’atteinte à la vie privée dans le recueil de telles données. Dans les recherches de santé, la vie privée des patients est d’une importance capitale. Tout ce travail se fait sous le couvert d’une éthique stricte. Au-delà du contexte de médecine spécialisée, des techniques très puissantes ont été développées, sous la bannière des recherches de données, ou de statistiques informatiques.
Nous avons les technologies pour collecter et analyser les données de masse, et nous devons avoir l’assurance que les structures de gouvernances sont là pour limiter les abus » conclut le Prof. Ng.
Source : bulletins-electroniques
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