Le Bureau de recherches géologiques et minières va créer un référentiel géologique.
Objectif affiché : doter la France d’une connaissance tridimensionnelle, continue, cohérente et sans cesse actualisée des corps géologiques. Cet ambitieux projet conçu par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) peut d’ores et déjà s’appuyer sur la carte géologique du pays à l’échelle 1/50 000. Pour rappel, le programme de la carte géologique avait duré 70 ans, mobilisé 3 000 géologues et coûté environ 300 millions d’euros. Heureusement, le succès était au rendez-vous avec la réalisation de 1060 cartes couvrant la totalité du territoire français. Mais le BRGM veut plus qu’une cartographie 2D et a décidé de créer un système d’information géologique en 3D, le Référentiel géologique de la France.
Pour y arriver, le BRGM va compiler les données de la carte géologiques avec celles de la Banque de données du sous-sol. Ces milliers d’informations hétérogènes seront complétées par des acquisitions de données géophysiques (BSS), et si nécessaire des forages profonds. Ce travail se fera en plusieurs étapes. Tout d’abord la collecte puis la réinterprétation des données issues des cartes géologiques, de la BSS, des forages pétroliers et géothermiques. Puis viendra le moment d’intégrer les données géophysiques, gravimétriques et sismiques. Une fois ces milliers d’informations compilées, le BRGM procédera aux mesures complémentaires nécessaires. Ce n’est qu’une fois la totalité des informations de ces origines multiples intégralement prises en compte que la base de données du référentiel géologique français (RGF) pourra être créée.
Pour avoir une idée de ce de la faisabilité du projet, le BRGM a passé un an et demi à réaliser un démonstrateur en Alsace, le Vosges-Fossé-Rhénan. Dès 2014, c’est la chaine des Pyrénées qui débutera le déploiement officiel du RGF. Cette carte 3D devrait aussi profiter d’une 4ème dimension, le temps. « Nous souhaitons réaliser une carte numérique évènementielle, en intégrant les différents marqueurs géologiques qui se sont succédés dans le temps pour aboutir aux Pyrénées d’aujourd’hui », précise Thierry Baudin, responsable du projet. Le « temps réel » est une notion qui fait partie intégrante du RGF qui permettra donc de visualiser l’évolution du sous-sol français au cours du temps.
Le RGF sera accessible gratuitement via internet. L’accès à la plateforme permettra aux utilisateurs d’en extraire les données dont ils ont besoins. Car les applications sont multiples : quantifier les ressources en énergie, en gaz, en eau ou encore en matières premières, prévenir le risque sismique, définir des zones de stockage…
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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