La cérémonie des Ig Nobel vient chaque année bousculer avec beaucoup d’humour la très conventionnelle et poussiéreuse saison des Nobel, en mettant sur le devant de la scène les découvertes scientifiques les plus absurdes, les plus décalées, voire les plus nuisibles d’entre elles. La cuvée 2014 – dont nous vous avons parlé ici – fut un excellent cru, et nous encourage à nous replonger dans vingt-quatre années de prix parodiques, et ce de manière très exhaustive tant les palmarès regorgent de pépites hilarantes.
Mettez les pieds sous la table, nous avons compilé pour vous la crème de la crème des Ig Nobel, classés par catégories. Pour commencer, gros plan sur les IG Nobel… de physique !
- 2000 : prix décerné au Néerlandais Andre Geim (université de Nimègue, aux Pays-Bas) et au Britannique Sir Michael Berry (université de Bristol, au Royaume-Uni) pour avoir fait entrer une grenouille vivante en lévitation magnétique. Placée à l’intérieur d’un électroaimant de Bitter en position verticale, le batracien casse-cou est soumis à un champ magnétique de 16 teslas.
Le nom d’Andre Geim vous est quelque peu familier ? Le physicien d’origine russe est en effet connu et reconnu pour avoir reçu le prix Nobel de physique en 2010, Nobel qu’il partage avec Konstantin Novoselov pour avoir découvert l’un des matériaux stars de cette dernière décennie, le graphène. Andre Geim est à ce jour le seul lauréat d’un prix Nobel et d’un prix Ig Nobel.
- 2001 : le prix d’astrophysique fut décerné à Jack et Rexella Van Impe, deux célèbres télévangélistes américains basés à Rochester Hills, dans le Michigan, pour avoir « découvert » que les trous noirs remplissent toutes les conditions techniques requises pour abriter… l’enfer. On n’en sait pas plus sur ces fameuses conditions.
- 2005 : prix décerné à Thomas Parnell et à John Mainstone, pour leur rôle dans la célèbre « expérience de la goutte de poix », commencée en 1927 à l’université du Queensland de Brisbane, en Australie. Cette expérience – qui est l’expérience scientifique en cours la plus longue du monde, dont nous vous avions déjà parlé ici – a pour but de mesurer la viscosité de la poix, à l’aide de l’écoulement d’un de ses fragments. Démarrée en 1927 par le professeur Thomas Parnell, l’expérience a connu un nouveau rebondissement, en avril dernier… lorsque la neuvième goutte est enfin tombée, comme vous pouvez le voir ici.
John Mainstone, prêt de sa goutte, fier comme un Grand d’Espagne
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A venir : le best of des IG Nobels… de psychologie
Par Rahman Moonzur
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