Les trois réacteurs les plus anciens s’arrêteraient d’ici quatre ans, suivis des quatre autres à une échéance guère plus lointaine, à condition toutefois que le pays trouve d’ici là un approvisionnement lui permettant de garantir sa sécurité électrique. Le porte-parole du ministre de l’énergie et du climat belge a confirmé ainsi l’information donnée par les médias du pays : « S’il s’avère que nous ne sommes pas confrontés à des coupures et à une flambée des prix, nous avons l’intention de nous tenir à la loi de 2003 sur une sortie du nucléaire. »
Le nucléaire représente actuellement plus de la moitié de la production électrique belge. Le pays espère déjà tirer d’ici 2020 20 % de son électricité des sources renouvelables. Or actuellement 1,4 % provient de l’éolien, 0,8 % du solaire et 7 % de l’hydroélectricité, la biométhanisation et les pompes à chaleur. De gros investissements s’avèreront indispensables pour doubler cette production dans le temps imparti. Noémie Laumont, secrétaire générale d’Edora (Fédération de l’Energie d’Origine Renouvelable et Alternative) estime que cette décision entraînera de nouveaux choix énergétiques : « Ce sera impérativement un mix équilibré de différentes sources d’énergies renouvelables, comme l’électricité venant du vent et du soleil qui sont variables et d’autres sources comme la biomasse qui sont plus facilement réglables. À cela, vous pouvez également ajouter l’hydroélectricité et la géothermie qui sont des sources très stables de production. Donc l’important c’est vraiment d’équilibrer les différentes sources de manière à ce que la production puisse répondre à la demande en électricité. »
La position de la coalition actuellement en discussion pour la formation d’un gouvernement renoue avec le principe de sortie du nucléaire voté par la Belgique en 2003. Depuis, en 2009, un accord avait pourtant été signé pour prolonger de dix ans utilisation les trois réacteurs les plus anciens. Accord jamais ratifié par le Parlement cependant, du fait de « l’absence » de gouvernement en Belgique depuis lors.
Cette décision ne fait pas du tout l’affaire de GDF-Suez, propriétaire, par l’intermédiaire de sa filiale, Electrabel, des deux centrales belges, et pour qui c’était jusqu’à présent la seule référence d’exploitant de réacteurs nucléaires pour exporter son savoir-faire. Cela pourrait effectivement remettre en question ses ambitions pour construire des centrales au Brésil ou en Grande-Bretagne, où le groupe est, avec Iberdrola, candidat à la construction de sites.
(Sources : RTL, l’Express, Enerzine, Les Echos)
Par Claudine / blog EcoCO2
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