Tesla envisage de faire passer sa capacité de production de batteries à 35 GWh par an dès 2020. La puissante dynamique lancée par ce californien spécialiste de la voiture électrique haute qualité fait des émules. En effet, si la courbe de déclin du coût des batteries continue de suivre celle des panneaux photovoltaïques, c’est alors une véritable révolution du solaire en bouteille qui se profile à l’horizon.
Le géant Byd, appuyé par le milliardaire américain Warren Buffett, envisage de produire 34 GWh/an dès 2020. Et un autre groupe chinois, Contemporary Amperex Technology (CATL) annonce de son côté 26 GWh/an à cet horizon. Ce qui fait un total de 60 GWh rien que pour ces deux acteurs de l’empire du milieu.
En ajoutant 35 GWh/an en provenance d’autres acteurs, la capacité mondiale de production pourrait ainsi atteindre 130 GWh par an dans 4 ans estime l’agence Bloomberg New Energy Finance, parlant d’un véritable « assaut » dans une note dont fait écho la MIT Technogy Review. Bloomberg s’appuie notamment sur des données et analyses provenant des constructeurs ainsi que de Bank of America et de Merrill Lynch Global research.
Le coréen Samsung va construire une grosse usine en Hongrie et LG veut s’installer en Pologne. « Le vieux projet d’usine française, à Flins, pour alimenter les voitures Renault, paraît bien loin » remarque Les Echos. Ségolène Royal, Ministre de l’écologie, a annoncé qu’elle souhaite que Tesla construise une usine de batteries sur le site nucléaire de Fessenheim en Alsace. Cette annonce sera-t-elle concrétisée ou est-ce uniquement une banderole médiatisée à finalité électoraliste ?
Le président de Volkswagen, Matthias Müller, a indiqué fin août 2016 qu’il étudie la chaîne de production des batteries et qu’il se prononcera à la fin de l’année. « Le groupe allemand réfléchit aux étapes de la production qu’il pourrait réaliser (approvisionnement en matières premières, production, assemblage en batteries, etc.) » rapporte le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles. Volkswagen cherche notamment à se libérer de l’image déplorable résultant de la fraude sur les tests des émissions polluantes émanant des véhicules diesel.
Le géant allemand envisage de produire en masse des véhicules électriques avec une autonomie comparable à celle des véhicules Tesla, notamment une Golf 100% électrique permettant de réaliser 500 km et capable de faire le plein d’électrons en 15 minutes.
Les batteries recyclables, un énorme gisement
Les batteries Tesla nouvelle génération sont de 100 kWh, ce qui offre une autonomie de 600 km en condition d’usage standard. Bloomberg indique que les pionniers de la voiture électrique ont un avantage : les batteries de la première génération vont pouvoir être recyclées pour en produire de nouvelles. 5 GWh de batteries recyclées arriveront sur le marché en 2020 selon l’analyste Claire Curry. Et 29 GWh dès 2025.
Un cercle vertueux et véritablement durable se mettra alors en place. La giga-usine Tesla dans le Nevada, dont une partie a été inaugurée en juillet 2016, intègre précisément un volet recyclage. Contrairement au pétrole qui une fois brûlé n’est pas recyclable, « chaque batterie est une mine de lithium concentré » a souligné le multi-entrepreneur à succès Elon Musk. Tesla va devenir maître de l’ensemble de la chaîne de valeur du stockage, de A à Z.
Un stockage aussi bon marché qu’avec les très grands barrages hydrauliques dès 2030
L’analyste Julia Attwood estime que le coût des batteries Lithium va s’effondrer de 14% pour chaque doublement de production dans les années à venir. Sur cette base, alors qu’elles coûtaient 384 dollars le kWh en 2015 elles tomberont à 182 dollars en 2025 et à 126 dollars en 2030.
Ces batteries alimenteront tout autant le marché du stockage embarqué que celui du stockage stationnaire. La demande en batteries pour ce second marché est très forte, notamment en Australie, à Hawaï et en Allemagne.
Quoi qu’il advienne pour Tesla, pionnier de l’utilisation des batteries lithium pour les applications automobiles, l’américain a réussi son pari: faire sortir la voiture électrique de son image de voiturette de golf au style « pot de yaourt ». Et, à l’inverse, l’associer à performance, design et durabilité.
Olivier Daniélo
Le couplage des batteries avec un volant d’inertie élimine le problème que vous soulevez.
Le Powerstore du géant helvético-suèdois ABB:
https://library.e.abb.com/public/e13f1d26d87e9167c1257c37002e38bf/9AKK100580A2551_Powerstore_Brochure_EN_HR_(Dic2013).pdf
Mettre le soleil en bouteille. Pas si vite, les batteries n’ont aucun rôle dans le réglage de fréquence. Il reste du travail à faire sur un sujet difficile.
Et leur puissance de court circuit pour démarrer des gros moteurs est très limitée.
http://www.potdeyaourt.fr
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