Delphine Batho ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, a présenté sa première feuille de route pour accélérer l'émergence des énergies marines et faire de la France « le leader dans le domaine des énergies marines ».
La France dispose d’un potentiel considérable pour développer les énergies marines. Avec les connaissances actuelles, on estime le potentiel de puissance totale du pays, hors éolien en mer, exploitable à moyen terme, entre 3 et 5 gigawatts (GW). À lui seul, le potentiel hydrolien exploitable se situe entre 2 et 3 GW, ce qui en fait le deuxième gisement hydrolien d’Europe.
Il est essentiellement concentré au large de la pointe de la Bretagne et autour du Cotentin. La France bénéficie également du deuxième gisement éolien en Europe, après la Grande- Bretagne.
Dans les bases documentaires
L’état des lieux du secteur montre une filière hydrolienne encore jeune mais à très fort potentiel. La filière aborde aujourd’hui une phase de démonstration pré-commerciale. Si des projets existent à ce jour, il n’y a pas de ferme hydrolienne en opération ou en construction dans le monde. La future exploitation commerciale de fermes hydroliennes nécessite donc s’intéresser aux retours d’expériences nationales et internationales des prototypes.
Dans le cadre du débat national sur la transition énergétique, un plan stratégique pour les énergies marines sera élaboré. Il permettra de planifier et d’accélérer l’émergence de cette nouvelle filière industrielle.
Pour préparer ce plan, une mission a été confiée au conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et au conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET) pour évaluer le potentiel des différentes filières. Ses résultats sont attendus pour le 15 mars 2013.
Déjà des mesures concrètes annoncées
Les premières mesures concrètes pour aider l’émergence de la filière ont été annoncées par Delphine Batho fin février.
La première est le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) « énergies marines » début mars 2013. Il vise le développement de briques technologiques (éléments indispensables au déploiement à grande échelle) d’énergie hydrolienne, houlomotrice, éolienne flottante et thermique marine. Il concerne aussi des démonstrateurs de recherche, à une échelle représentative des conditions d’exploitation, d’énergie houlomotrice.
L’objectif est un démarrage de ces démonstrations en mer d’ici 2016. La deuxième mesure est le lancement par les Préfets d’un large travail pour identifier les zones les plus propices pour l’installation d’hydroliennes pilotes.
Le rapport du 15 mars permettra de prendre les décisions rapides attendues par les industriels pour les mécanismes de soutien aux fermes pilotes hydroliennes, notamment par le lancement d’un AMI et la mise en place d’un tarif de rachat de l’électricité produite par les fermes pilotes.
La France s’est fixé comme objectif l’installation d’une capacité de production électrique en mer de 6 000 MW en 2020. Ces installations assureront alors 3,5 % de la consommation électrique du pays.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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