Dans un contexte de crise de l’énergie et de difficultés de production électrique, la start-up My Energy Manager (MyEM) apporte une solution qui arrive à point nommé : nrLINK. Grâce à un capteur connecté au compteur électrique Linky et à un écran déporté, le système permet en effet aux occupants d’un foyer de suivre en direct leur consommation d’électricité. Une approche qui permet, selon une étude, une diminution de consommation pouvant dépasser les 20 %.
Éviter les coupures d’électricité cet hiver est l’un des objectifs du plan de sobriété présenté ce jeudi par le gouvernement français. Dans un contexte de crise énergétique et de capacités de production d’électricité réduites, l’exécutif en appelle ainsi à une « mobilisation générale ». Décliné en quinze mesures phares, ce plan de sobriété se destine tant aux services de l’État, aux collectivités, aux secteurs des transports et de l’industrie, qu’aux citoyens français eux-mêmes. Le secteur résidentiel représente en effet 36 % de la consommation d’électricité du pays. Une part située entre celle des entreprises et professionnels (47 %) et celle de la grande industrie (17 %)¹.
Suivre sa consommation, un petit geste aux grands effets
Comme l’avance le dossier de presse publié pour l’occasion, « s’intéresser à sa facture, c’est réduire de 10 % sa consommation d’énergie ». Une solution d’autant plus facile à adopter depuis l’apparition des compteurs communicants, notamment Linky pour l’électricité. Un équipement qui pèche toutefois encore par certains aspects, notamment l’absence d’afficheur déporté. « Certes, il est possible de consulter ses données de consommation via des applications mobiles, mais cela n’est pas idéal. Des études ont montré que la mise à disposition d’un écran déporté dédié à cela permet une diminution de la consommation d’électricité pouvant atteindre 23 % », avance Antony Parsons, spécialiste de l’énergie²et directeur général de My Energy Manager (MyEM). La start-up qu’il a créée en 2020 à Lyon aux côtés de Pierre-Emmanuel Martin³ propose ainsi un dispositif de ce type, baptisé nrLINK.
Née au Royaume-Uni, la solution a été conçue par Chameleon Technology, qui a déjà distribué près de 8 millions d’unités sur le territoire britannique. Et pour poursuivre le déploiement de sa solution au-delà des frontières de la Grande-Bretagne, l’entreprise a conclu, en février dernier, un accord de partenariat avec le français MyEM, désigné depuis lors comme importateur et distributeur exclusif d’nrLINK dans l’Hexagone. « La France a un vrai retard sur ce sujet. En Grande-Bretagne, on compte en effet, au total, près de 20 millions de consommateurs capables de suivre leur consommation électrique en temps réel. Ce qui est encore loin d’être le cas chez nous », souligne Antony Parsons.
Un capteur et un écran déporté fonctionnant de concert
À la base de la solution nrLINK : un capteur dit « ERL » pour « Équipement radio Linky », branché sur la sortie télé-information client (TIC) dont dispose le compteur. Une interface qui permet de récupérer, toutes les deux secondes, des informations liées à la consommation électrique.
C’est ensuite via le protocole ZigBee que ces données transitent jusqu’à l’écran déporté sur lequel elles sont affichées de manière intelligible. « Cet écran permet à tous les occupants d’un foyer d’avoir en permanence à portée de vue les informations clés de leur consommation d’électricité, notamment la quantité d’énergie consommée en temps réel, affichée en kWh, mais aussi son coût en euros », détaille le directeur général de MyEM Antony Parsons.
Connecté au WiFi domestique, l’appareil certifié « Linky ready » par Enedis permet également un transfert des données vers des serveurs sur lesquels elles peuvent ainsi être analysées plus finement encore. À la clé : des alertes sur d’éventuelles anomalies de consommation, la détection d’appareils énergivores ou défectueux ou encore une mesure précise du coût des appareils laissés en veille. Un poste de dépense dont la suppression dans le secteur résidentiel permettrait, selon l’association négaWatt, d’économiser d’ici à 2024 pas moins de 11 400 gigawattheures, soit 14 % de réduction des consommations électrodomestiques…
MyEM vise un déploiement à grande échelle
Compatible avec les installations mono ou triphasées dans la limite de 36 kVA, le système nrLINK peut être mis à disposition des particuliers via des « tiers de confiance », notamment les collectivités. « Nous n’avons pas encore commencé à commercialiser le dispositif directement aux particuliers. Cela viendra sans doute un jour, mais pour l’heure nous créons des réseaux qui s’appellent les Boucles Locales. Il s’agit d’un service d’énergie complet pour les administrés des collectivités, qui comprend notamment, en plus de la fourniture d’une énergie à un tarif d’achat négocié, la mise à disposition d’un nrLINK et l’accès à une plate-forme permettant d’analyser ses consommations », détaille Antony Parsons. Une mise à disposition qui peut, selon le choix de la collectivité, être gratuite, ou être proposée contre un supplément mensuel de quelques euros sur la facture d’électricité. « Le passage par les collectivités est une façon pour nous de démocratiser la solution », souligne Antony Parsons, qui espère ainsi, à terme, dépasser en France les quelque 8 millions de dispositifs déjà déployés au Royaume-Uni. Et le dirigeant l’assure : « Avec la crise énergétique qui arrive depuis quelques mois, nous sommes à un moment charnière ».
¹ Source RTE – Bilan électrique 2019
² Docteur en métallurgie, Antony Parsons a débuté son parcours chez EDF en 1997, puis a créé en 2005 l’activité de commercialisation et trading d’ENEL en France. Il s’est ensuite tourné vers l’entreprenariat, en 2013, et enseigne également depuis 2010 dans le cadre du mastère spécialisé en management et marketing de l’énergie et de la transition énergétique de Grenoble École de management.
³ Diplômé de Supélec, l’actuel président de MyEM Pierre-Emmanuel Martin est également le fondateur du développeur éolien indépendant Erelis (devenu EGP France) ou encore de Terre et Lac Toitures, spécialiste du photovoltaïque. Il est également l’un des fondateurs du syndicat AuRA Digital Solaire et Vice-Président d’ENERPLAN, syndicat des professionnels du solaire en France.
Bon, ok, il faudra donc investir dans un bidule supplémentaire pour faire ce que Linky nous promettait de base : « grâce au suivi en temps réel, réalisez des économies », j’appelle cela une arnaque !
Deuxième constat : pour que cela puisse fonctionner, il faut ajouter aux CPL une connexion Wifi avec un objet connecté ZigBee ! et une pollution supplémentaire à l’ère de la sobriété ! Pourquoi ne pas profiter du CPL pour connecter un écran branché sur une prise de courant ?
Comme quoi, tout est bon pour vendre les bidules et autres gadgets communicants !
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