Le projet EuroHAPS vise à développer trois plates-formes distinctes, mais complémentaires de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR)
Ce projet de démonstration a été sélectionné par la Commission européenne le 20 juillet 2022 suite à un appel à projets collaboratifs de recherche et développement en matière de défense lancé par le Fonds européen de défense (FED).
Dirigé par Thales Alenia Space (TAS), le consortium EuroHAPS (High-Altitude Platform Systems) compte 21 partenaires répartis dans 11 pays de l’UE, dont le CIRA, Elettronica et Leonardo pour l’Italie, l’ONERA et le CEA pour la France, l’INTA pour l’Espagne, et ESG et TAO pour l’Allemagne.
EuroHAPS cherchera à développer et à démontrer trois plates-formes distinctes, mais complémentaires de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR) à haute altitude, notamment un dirigeable à énergie solaire, un dirigeable hybride doté d’une voilure et un système de ballon stratosphérique.
Dans le détail, ce projet effectuera des démonstrations en vol pour :
- un Stratobus à échelle réduite de Thales Alenia Space : il s’agit d’un dirigeable solaire conçu pour des missions de longue durée et offrant une grande capacité de charge utile allant jusqu’à 250 kg. Sa conception a été optimisée autour d’un dirigeable d’environ 140 mètres de long. Mais l’EuroHAPS reposera sur « un Stratobus à échelle réduite » ;
- un dirigeable hybride de haute altitude (HHAA ou HAPS tactique) du CIRA : il sera capable de générer une portance supplémentaire grâce à un profil d’aile ;
- un système de ballon stratosphérique autonome (ASBaS) de l’ESG et du TAO, composé d’une série de trois ballons contrôlables en altitude.
Ces trois types de plates-formes seront en effet complémentaires, car elles présentent des durées d’exploitation, des capacités et des restrictions opérationnelles très différentes. Elles permettront ainsi à l’Europe de disposer d’un large éventail de solutions pour répondre à des besoins variés et visant à assurer sa souveraineté.
Dans cette optique, des missions de renseignement COMmunications (COMINT) et de renseignement électronique (ELINT) seront également testées, ainsi qu’un réseau de communication maillé à large bande pour les acteurs aériens et terrestres.
EuroHAPS apparaît également comme un moyen de compléter les moyens terrestres, satellitaires ou aériens par des capacités uniques adaptées aux besoins opérationnels. La stratosphère reste en effet un domaine largement ignoré jusqu’à présent alors qu’elle présente deux intérêts majeurs.
Premièrement, elle permet des missions de très longue durée (jusqu’à un an). Deuxièmement, ces plates-formes sont placées à des altitudes relativement basses (environ 20 km), ce qui permet de bénéficier d’une excellente résolution pour les missions d’observation et des bilans de liaison robustes pour les missions de communication.
Des vols de démonstration sont prévus en Sardaigne et à Fuerteventura en 2024.
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