En effet, si la promesse de la neutralité carbone d’ici à 2050 reste l’objectif avoué par les pays membres de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), le développement de nouvelles technologies sobres sur les avions existants permet de poser les jalons d’une aviation moins émettrice de gaz à effet de serre, en attendant les ruptures technologiques qui verront le trafic aérien doubler en volume et atteindre la neutralité carbone. Aujourd’hui, mis à part l’usage massif des biocarburants, qui ne va pas sans soulever des problématiques complexes, il est difficile de percevoir quelles solutions pourraient être mises en place pour atteindre ces objectifs. Pour être optimiste, disons que 27 longues années nous séparent pour le moment de l’horizon fatidique de 2050.
Les fabricants d’appareils sont conscients de l’immense défi qui les attend, mais travaillent aussi et surtout sur ce qui peut être amélioré dès aujourd’hui sur les avions actuels. L’usage des biocarburants, même s’il n’est pas massif aujourd’hui notamment à cause de limites techniques, est une alternative qui se développe de plus en plus.
Autre technologie de plus en plus utilisée par les constructeurs, l’impression 3D à base de matériaux composites. Celle-ci permet de produire des appareils beaucoup plus légers, en série. Ce gain de poids a évidemment un impact direct sur la consommation de carburant des appareils et permet de diminuer l’impact carbone de chaque vol opéré. Les matériaux composites, pour le moment, sont principalement utilisés pour la fabrication des cabines (sièges, compartiments bagages), mais aussi désormais pour les pneus des avions, ainsi que les portes par exemple. Les matériaux composites constituent à l’heure actuelle les innovations les plus efficaces et porteuses en termes d’amélioration du bilan écologique des avions. Leur usage devrait se généraliser à d’autres parties des avions, le fuselage notamment, d’autant que la formulation de matériaux composites innovants est également en plein essor.
La motorisation est l’autre axe d’amélioration des performances des avions actuels, notamment via le développement de moteurs dont les rotors ne sont plus carénés, avec des hélices à ciel ouvert, ce qui améliore le rendement propulsif.
Au-delà des performances écologiques, les constructeurs veulent améliorer l’expérience client durant les vols, et automatiser un certain nombre de tâches. Par exemple, la mise en place de chariots automatisés dans les avions pour circuler entre les rangées, la mise à disposition généralisée de casques de réalité virtuelle pour permettre aux passagers de découvrir leur lieu d’arrivée avant même d’avoir atterri… ces innovations, si elles ne participent pas à la baisse des émissions du trafic aérien, montrent que l’avion d’aujourd’hui fait toujours l’objet de lourds investissements pour améliorer son bilan carbone comme pour poursuivre la croissance du trafic.
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