Le marché de l’autopartage a été « largement impacté » par la crise sanitaire, observe l’enquête nationale Autopartage 2022, réalisée par le bureau de recherche 6t pour l’Ademe.
Depuis la crise sanitaire, les Français vivant en ville se sont remis au vélo ; les services de vélo et trottinettes se sont multipliés. Si la crise a modifié les usages et les modes de transport des Français, l’autopartage a peu profité de cette évolution. « Le cas d’usage le plus commun [pour l’autopartage, ndlr] est la location d’un véhicule pour une courte durée, pour circuler dans l’agglomération et pour des motifs non contraints (visite à des amis, sorties, achat…) », relève l’enquête Autopartage 2022 réalisée par le bureau de recherche 6t pour l’Ademe. « On compte aujourd’hui une vingtaine d’opérateurs proposant près de 12 000 véhicules en autopartage pour près de 300 000 autopartageurs actifs », avance l’enquête.
Qui utilise aujourd’hui l’autopartage ?
L’étude, menée auprès de 2 768 usagers de l’autopartage, a permis de déterminer un profil type des Français utilisateurs de ce service. Dans le cas de l’autopartage en boucle – avec récupération et restitution du véhicule à une même station – qui continue de dominer le marché de l’autopartage en France, il s’agit le plus souvent d’hommes (55,5 %) âgés de 40 à 50 ans. Ils sont pour la plupart actifs (80,9 %) et plus diplômés que la moyenne nationale.
Autre point révélateur du profil de ces utilisateurs, 86 % d’entre eux vivent dans une agglomération d’au moins 200 000 habitants. Ils louent le véhicule environ trois fois par mois pour des locations courtes, majoritairement dans la ville où ils habitent. Enfin, la pratique de l’autopartage semble être ancrée au sein de ces usagers : 72 % d’entre eux projettent de rester inscrits à ces services dans les cinq prochaines années.
Les autopartageurs sont avant tout des usagers des modes alternatifs à la voiture individuelle. Ils privilégient les déplacements collectifs, la marche ou le vélo. Alors que 29,7 % des ménages français ne possèdent pas de véhicules, 73,8 % des utilisateurs de l’autopartage en boucle n’en possèdent pas. Ils sont 69,5 % à s’être séparés d’un véhicule motorisé. Et pour 40 % d’entre eux, c’est la raison principale du recours à l’autopartage.
Diversifier les profils pour avoir un impact réel
L’autopartage fait bien reculer le nombre de véhicules en circulation. L’étude estime qu’« une voiture en autopartage remplace 5 à 8 voitures personnelles, supprime entre 10 000 et 19 000 km en voitures personnelles par an et libère 0,9 à 3 places de stationnement en voirie. » Toutefois, l’autopartage n’a pas aujourd’hui d’impact sur la mobilité automobile des Français. « La concrétisation d’un réel impact de l’autopartage nécessite une multiplication par 100 du volume de services existant », préviennent les auteurs.
L’objectif est bien d’arriver à « un usage combiné, fluide, facile de services complémentaires » pour « construire une alternative solide à la voiture individuelle possédée ». Pour y parvenir, il convient d’abord de « multiplier le volume de services existant et de territoires desservis ». Mais il s’agira aussi de travailler sur la demande pour accompagner la diversification des profils des usagers. En particulier, les retraités et les jeunes constituent une cible prioritaire en vue de les démotoriser ou d’éviter leur motorisation. L’étude propose enfin une communication ciblée et une offre adaptée pour l’usage des familles et des personnes à mobilité réduite.
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE