L’audit énergétique est obligatoire depuis le 5 décembre 2015 pour les entreprises de plus de 250 salariés ou celles qui réalisent un chiffre d’affaires annuel supérieur à 50 millions d’euros et présentent un total de bilan supérieur à 43 millions d’euros. Cet audit concerne notamment les bâtiments, les procédés industriels et les activités de transport et couvre au moins 80 % du montant des factures énergétiques acquittées par l’entreprise. Les organisations concernées doivent renouveler l’expérience tous les 4 ans.
Des économies rapidement rentabilisées ?
AFNOR Energies a analysé 72 rapports d’audits énergétiques réalisés par ses soins selon la norme volontaire NF EN 16247. L’enseignement principal est qu’un audit énergétique identifie en moyenne un gisement de 20 à 30 % d’économies, « qu’elles soient exprimées en kilowattheures d’énergie primaire ou en euros, […] que l’audit se focalise sur les bâtiments et/ou sur les procédés industriels », assure le bureau d’études. « Cette fourchette correspond à l’objectif d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments tertiaires prévu dans le projet de décret d’application de la loi Grenelle 2 et de la loi de transition énergétique : – 25 % à échéance 2020 », se félicite Catherine Moutet, responsable d’AFNOR Energies. Ce qui justifie donc pleinement l’intérêt de cette réglementation.
Les différentes actions sont rentabilisées très rapidement. Pour les procédés, les investissements représentent 46% de la facture d’énergie annuelle et sont rentabilisés en 2 ans et demi. Pour les bâtiments, les investissements sont plus conséquents : ils s’élèvent à 106% de la facture annuelle, mais sont rentabilisés en tout juste plus de 4 ans. En moyenne, AFNOR Energies estime que l’investissement total s’élève à près des ¾ de la facture énergétique annuelle pour un retour sur investissement inférieur à 3 ans et demi.
Quels travaux sont finalement réalisés ?
L’audit énergétique découle sur une série de propositions pour économiser l’énergie. Si l’entreprise n’a aucune obligation de lancer un plan d’actions, AFNOR Energies assure que les entreprises jouent le jeu dans la plupart des cas et s’approprient la démarche. Ainsi, 80% déclarent vouloir déployer les actions d’amélioration de la performance énergétique, 36% déployer un système de management de l’énergie ISO 50001 et 8% un plan de mesurage de l’énergie.
Malgré ce bilan positif, AFNOR Energies regrette que les entreprises investissent presque tout sur le matériel, au détriment de la mesure et du management. En effet, 88 % des actions préconisées et retenues se focalisent sur le matériel, contre seulement 12% pour le système de management au sens large. Le bureau d’étude rappelle donc l’importance de suivre les résultats dans le temps et d’acquérir des outils de mesure et de vérification de la performance énergétique.
Par Matthieu Combe
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