Le programme américain ARTEMIS, également financé timidement – à hauteur de 7 % – par l’Agence Spatiale Européenne, prévoit donc un vol habité sur le sol lunaire d’ici 2025, plus raisonnablement 2026. Développé par la Nasa, le programme prévoyait initialement une mission habitée pour 2028, mais sous l’impulsion du Président de l’époque Donald Trump, cette dernière a été avancée de trois ans.
Une des ambitions d’ARTEMIS est de s’installer durablement sur la Lune pour y mener des recherches et des expériences sur le long terme. Ceci implique donc la mise en fonctionnement d’un poste permanent sur notre satellite. Site qui servira accessoirement à mettre au point de nombreux équipements et appareils destinés à être utilisés lors de futures missions martiennes.
Le programme ARTEMIS se déroule en trois phases successives, dont les dates d’exécution, comme c’est souvent le cas, sont sujettes à caution. ARTEMIS 1, la première étape, a vu la fusée géante de la Nasa, le SLS (Space Launch System), décoller avec succès, le 16 novembre 2022 :
Au passage, le SLS a lancé le vaisseau Orion vers la Lune. Ce vaisseau, qui devra abriter les astronautes pour la prochaine mission lunaire, a poursuivi son voyage jusqu’à notre astre le plus proche, puis est revenu sur Terre, pour s’amerrir 25 jours après son lancement dans l’océan Pacifique, comme prévu. Comme espéré, le bouclier thermique géant – cinq mètres de diamètre – a parfaitement résisté à la rentrée dans l’atmosphère, après avoir parcouru plus de 2,2 millions de kilomètres dans l’espace. En 2014, un premier test avait été mené avec ce type de capsule, mais celle-ci n’avait pas quitté l’orbite terrestre, et son entrée dans l’atmosphère s’était faite à une vitesse inférieure, de l’ordre de 32 000 km/h.
Dès fin 2024, ARTEMIS 2 doit emmener 4 astronautes (3 Américains, dont une femme, et un Canadien), à bord de la capsule Orion, en orbite autour de la Lune, avant de revenir sur Terre :
Cette étape cruciale du programme permettra de valider tous les appareils et les technologies mis en jeu pour mener la mission finale, ARTEMIS 3. Avec ARTEMIS 2, l’homme revient en orbite lunaire pour la première fois depuis 1972.
En 2025, ou peut-être un peu plus tard, la mission ARTEMIS 3 doit voir aboutir le programme ARTEMIS, à savoir emmener des astronautes sur le sol lunaire. L’équipage sera constitué de 4 astronautes, dont deux descendront à la surface de la Lune à bord du vaisseau HLS pour y rester 6,5 jours durant. Cette mission ARTEMIS 3 sera suivie d’autres missions, le but étant de rester de plus en plus longtemps sur notre satellite naturel, pour l’étudier bien sûr, et mettre au point et tester les technologies innovantes nécessaires pour rendre possible une future mission martienne.
Un retour sur la Lune dans un délai relativement court donc, dont le Nasa a donné de nombreux détails sur les contours, à l’instar des sites d’alunissages, qui seront situés près du pôle Sud de l’astre. A cet endroit, la lumière du soleil permet à certaines zones d’être éclairées toute la journée, tandis que d’autres, au fond des cratères, sont continuellement à l’ombre. Cette zone permet donc d’imaginer produire de l’énergie solaire de manière continue, et de limiter les chutes extrêmes de températures. Au fond des cratères, là où les rayons du soleil ne parviennent pas, se trouvent des réserves de glace, qui pourraient être exploitées soit pour produire de l’eau, de l’oxygène voire du carburant sous forme d’ergols.
Prochaine étape donc avec ARTEMIS 2, dont le lancement est actuellement prévu pour le mois de novembre 2024.
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