Un juge de Buenos Aires a suspendu les hausses massives des tarifs de l’électricité dans la province sous sa juridiction portant la polémique jusqu’au sommet de l’Etat. Le gouvernement tente une sortie de crise.
Luis Arias, un juge de Buenos Aires, est devenu en quelques jours une personnalité. En suspendant la hausse des tarifs de l’électricité dans sa juridiction, il a créé un drôle d’imbroglio. Le magistrat a motivé sa décision par l’absence de concertation et de progressivité dans le rattrapage tarifaire décidé en février dernier par le gouvernement nouvellement élu. Considérant qu’élever les tarifs, jusqu’à 1 000% selon les cas, était d’une trop grande brutalité, le juge a estimé que « toute coupure d’électricité pour impayé est désormais interdite ».
Marche arrière
Faisant face à un mécontentement grandissant, le gouvernement de Mauricio Macri a décidé de revoir sa copie. Le ministre de l’Energie, Juan José Aranguren, très exposé dans cette crise, a reconnu que la hausse initiale « excédait la capacité de la population à pouvoir l’absorber ». Ecartant d’un revers de main une possible démission, il a en revanche annoncé un « plafond » de hausse fixé à 400% pour l’ensemble du pays et 500% pour les commerces, PME et hôtels. Pour protéger les plus gros consommateurs, une liste d’environ 400 entreprises électro-intensives a été élaborée par le ministère de l’Energie. Ces dernières auront droit à un rabais de 20% sur leur facture.
Pour rappel, les tarifs d’électricité en Argentine ont été maintenus artificiellement très bas pour des raisons populistes. Le nouveau président élu a décidé de mettre fin aux subventions du secteur afin d’attirer à nouveau les investissements étrangers, notamment dans les énergies renouvelables, vers lesquels le pays souhaite se tourner.
Romain Chicheportiche
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