Pour les fans de science-fiction, le concept de ventilation liquidienne n’est pas inconnu. Dans une scène du film Abyss, on observe un rat immergé dans un fluide de perfluorocarbure rester en vie, sans trucage. Au-delà de l’effet cinéphile, la technique a inspiré les chercheurs se consacrant à réduire la mortalité, notamment autour des métiers liés à la mer.
La Russie teste sur des chiens
Le Fonds russe de la recherche avancée a commencé à tester la technologie de respiration liquidienne avec l’aide de chiens, a déclaré à TASS Vitaly Davydov, le directeur général adjoint dudit fonds. Les chercheurs ont créé une capsule spéciale et l’ont immergée dans une chambre hydraulique à haute pression. « Pour l’instant, les chiens peuvent respirer pendant une demi-heure à une profondeur allant jusqu’à 500 mètres sans conséquence sur la santé. Tous les testeurs canins ont survécu et se sentent bien après cette immersion et la séance de respiration liquide », tient à rassurer Vitaly Davydov.
Les recherches sont menées à destination des équipages de sous-marins russes et de leurs équipes de secours. Les avantages d’un système efficace de ventilation liquidienne pourraient diminuer la mortalité liée aux procédures de décompression et aux caissons.
Bien que cette technologie fasse l’objet d’un intérêt certain, sa mise en œuvre a toujours été son talon d’Achille. Pour que le projet soit viable, il faut encore créer l’appareil pour injecter et retirer du corps le liquide, tout en assurant l’élimination du dioxyde de carbone, et le soutien médical. Et Vitaly Davydov de conclure : « Une barrière psychologique de taille devra enfin être surmontée : se noyer volontairement pour commencer à respirer avec le liquide remplissant ses poumons ».
Les avancées concernant la technologie de ventilation liquidienne intéressent probablement davantage le secteur médical que militaire. Celui-ci expérimente des traitements à destination d’adultes ou d’enfants atteints de syndromes de détresses respiratoires sévères. Enfin, certaines recherches suggèrent des avantages potentiels pour des usages non respiratoires comme le refroidissement du cerveau, l’administration de médicaments, le transfert de gènes ou comme agent de contraste pour échographie.
Romain Chicheportiche
Dans l'actualité
Dans les ressources documentaires