Apple a donc décidé de plier. Suite à la pétition lancée par l’ONG Green America et le magazine The Nation en mars dernier dénonçant l’usage de produits toxiques sur les chaines de montage d’Apple, la marque à la pomme accepte de ne plus utiliser de benzene et de n-hexane.
Le benzene, incolore et très volatil, est cancérigène, tandis que le n-hexane est un solvant toxique qui s’accumule dans le système nerveux central. En 2009, 137 ouvriers employés par un sous-traitant d’Apple avaient été intoxiqués par ce solvant, quatre en sont morts.
Suite à cette pétition, Apple a procédé à un état des lieux de 22 usines pendant 4 mois. 18 d’entre elles n’utilisent aucun des deux agents chimiques pointés du doigt. Pour les 4 autres, les seuils mesurés se situent en deçà des valeurs à risque. Toutefois, la firme accepte de supprimer benzène et n-hexane des chaines d’assemblage des iPhone, iPad, iPod et Mac.
On pourrait s’étonner qu’Apple cède si facilement à la pression d’associations environnementales. En fait, Apple est très souvent accusé de négliger la sécurité de ses employés. Les conditions de travail font l’objet de nombreuses critiques et se retrouvent au cœur de plusieurs polémiques. Suicides en série chez son sous-traitant Foxconn, empoisonnements aux produits chimiques (aluminium et magnésium), matériaux métalliques fournis par des groupes armés africains, conditions de travails abusives. Récemment, les ONG China Labor Watch et Green America ont infiltré l’usine d’assemblage de Suqian au nord-est de la Chine. Cette immersion révèle de nombreux manquements avec des issues de secours condamnées, pas d’équipement de protection, des déchets chimiques reversés dans les égouts…
En plein lancement de l’iPhone 6, Apple préfère calmer le jeu
On comprend alors qu’il est plus intéressant pour Apple de faire des concessions sur deux produits chimiques facilement substituables plutôt que de mettre ses usines aux normes et cesser l’exploitation des travailleurs chinois. Toutefois, il y a peu de chance que cette preuve de bonne volonté suffise à calmer la colère des associations environnementales.
Par Audrey Loubens