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Appel d’offres éolien offshore de Dunkerque : les géants sont dans les starting-blocks

Posté le par Joël Spaes dans Énergie

Reuze, le géant de Dunkerque, et sa famille ne vont plus se sentir seuls à l’aune de l’appel d’offres éolien au large du port flamand. Les géants de l’énergie ont en effet investi cet appel d’offres pour quelque 600 MW en mer du Nord française.

Et avec des machines géantes, elles aussi, très probablement, puisque l’éolien offshore est en passe de faire un bond quantitatif, sautant la barre des 10 MW (mégawatt) par éolienne. Ainsi, on retrouve toute la fine fleur des énergéticiens européens, des pétroliers Total et Shell, en passant par EDF, Engie, le portugais EDPR, le danois Ørsted, le suédois Vattenfall, le néerlandais Eneco, peut-être l’allemand E.ON… Sans oublier les spécialistes du développement offshore éolien que sont WPD Offshore, Quadran énergies marines, ou encore les armateurs spécialisés que sont DEME et Van Oord. Des entreprises qui se sont associées au sein de consortia. Au total, dix candidats sélectionnés en avril 2017 ont entamé la dernière ligne droite et affûtent leurs arguments, puisque le dépôt des offres doit avoir lieu le 15 mars pour répondre au cahier des charges définitif annoncé en novembre 2018. Résultat des courses en juin 2019, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire. En janvier dernier à l’occasion des assises européennes de la transition énergétique, dans la patrie de Reuze, le ministre François de Rugy l’avait souligné, « Dunkerque sera le premier parc éolien en mer français à produire de l’électricité au prix de marché sans subvention. »
Tour d’horizon des cinq consortia qui ont déjà annoncé leurs intentions, dans le désordre.

Ainsi, depuis un an déjà, le consortium « Vents de Dunkerque » s’est annoncé. Il est mené par Boralex (1er producteur indépendant d’éolien terrestre en France, avec 898 MW), qui en est le mandataire, et regroupe Eneco, Van Oord et Diamond Generating Europe Limited (DGE). Ces quatre acteurs des énergies renouvelables ont décidé une équipe d’une trentaine de collaborateurs qui ont travaillé ou travaillent sur le projet depuis la désignation de la zone en avril 2016.
Eneco est pionnier aux Pays-Bas et en Belgique de cette énergie. Dunkerque lui permettrait de prolonger « sa ligne de parcs » au large du littoral sur la façade orientale. Son dernier succès en date est le projet phare belge de Borssele III + IV (prix record des offres à la baisse, à 54,5€/MWh), déjà avec DGE, filiale à 100% du japonais Mitsubishi Corporation et basée au Royaume-Uni. Van Oord dispose d’une flotte spécialisée et d’une grande capacité d’innovation dans l’équipement éolien offshore, ainsi qu’une connaissance approfondie de la réglementation maritime et des risques en mer. Hormis Boralex, très présent dans le Hauts de France, Eneco, Van Oord et DGE ont déjà travaillé ensemble sur 3 parcs éoliens offshore en Belgique et aux Pays-Bas.

Eliade, porté par Vattenfall, WPD Offshore et la Banque des Territoires, est le consortium qui cumule le plus d’expérience en matière d’implantations en mer… et qui a fait chuter les prix de l’offshore éolien, à l’étranger. Vattenfall a été le premier énergéticien européen à sérieusement faire baisser les coûts de l’énergie éolienne en mer avec l’annonce, en 2016, d’un prix historiquement bas de 49€/MWh pour le parc éolien en mer danois de Kriegers Flak.Projet pour lequel le groupe suédois vient d’engager une décision finale d’investissement, ouvrant la porte à la construction. WPD est de son côté bien implanté en France, puisque présent dans deux projets accordés lors des premiers rounds français d’appels d’offres, avec Courseulles-sur-mer et Fécamp. WPD déjà partenaire dans 447 MW éoliens en mer en Europe, dispose d’un pipe de 5 300 MW en cours de développement. Les deux partenaires industriels ont réussi à adosser leur expérience sur la Banque des Territoires filiale récemment créée de la Caisse des dépôts, l’investisseur institutionnel français de long terme au service de l’intérêt général, déjà actionnaire de trois des six parcs offshore issus des deux premiers appels d’offres en France.

Moulins de Flandre ensuite, consortium regroupant Deme, Shell et Quadran Energies Marines mise résolument sur l’ancrage territorial, comme ses concurrents, mais dans le cadre d’un l’appel d’offres qui se concentre beaucoup autour du « prix » du MWh produit. Moulins de Flandre souhaite ainsi contribuer à la dynamique engagée par le Dunkerquois en faveur d’une transition énergétique innovante et exemplaire, et son projet s’intègre complètement dans la dynamique de la Troisième Révolution industrielle, engagée par la Région Hauts de France.

Engie et EDPR, qui se sont déclarés candidats en mars 2017, mèneraient depuis plusieurs semaines des négociations avec l’un des deux grands énergéticiens allemands E.ON. Engie et EDPR sont déjà partenaires pour les projets de parcs éoliens en mer de Dieppe-Le Tréport (500 MW) et d’Yeu et de Noirmoutier (500 MW). Ils sont aussi présents dans l’éolien flottant, partenaires avec la Caisse des dépôts dans le cadre du projet pilote (24 MW) de Leucate-Le Barcarès en Méditerranée, dans le golfe du Lion.

Enfin, Total, Ørsted et Elicio ont annoncé mi-février la création d’un consortium industriel pour soumettre une offre commune pour autour d’une puissance pouvant atteindre 600 MW. Pour Total, la participation à cet appel d’offres pour un projet éolien offshore s’inscrit dans sa « stratégie de développement dans l’électricité bas carbone en Europe. » Le pétrolier s’appuie sur son « savoir-faire reconnu dans l’offshore pétrolier et gazier ». Elicio, filiale de Nethys, bâtie sur la reprise des actifs d’Electrawinds, apporte notamment l’ensemble du portefeuille éolien offshore, qui comprend les projets belges Norther, Rentel et SeaMade. Total a frappé fort en s’adossant à l’expertise sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’éolien en mer du leader mondial du secteur, le danois Ørsted. Ce dernier est en effet à la tête du quart du parc éolien mondial en mer, lequel vient d’atteindre les 23 GW.

Pour aller plus loin

Posté le par Joël Spaes

Les derniers commentaires

  • L’offshore est grassement subventionné en France.
    L’argent tiré des poches des contribuables n’est pas inépuisable, les promoteurs éoliens sont en partie responsables de la colère des Français.
    Sur terre ou sur mer, l’éolien est à vous dégouter de l’écologie.


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