Suite au premier vol de l'avion électrique E-fan, Arnaud Montebourg a qualifié de "révolution aéronautique" cette performance. Qu'en est-il vraiment ?
Cette tribune fait suite au premier vol de l’E-fan : VOIR ICI
Airbus Group précise que le système batteries de l’avion prototype électrique e-fan qui vient de réaliser ses premiers essais au-dessus de l’aéroport de Mérignac est alimenté par 120 cellules de batteries Li-Ion polymère de 40 Ah du Coréen Kokam.
La technologie polymère, donc les éléments d’accumulateurs sont habillés par de fines poches métalliques plastifiées thermo-scellées très légères et peu encombrantes, conduit à des caractéristiques massiques en batteries performantes (dans ce cas, sur la base de deux batteries de 65 kg, autour des 148 Wh/kg).
Cette technologie est déjà utilisée par certains constructeurs d’automobiles électriques.
Chaque module présentant une tension de 4 Volts, ceci conduit à une énergie embarquée de 120 x 40 x 4 / 1000 = 19,2 kWh.
C’est ce niveau de réserve d’énergie qui est également embarqué au sein des véhicules urbains électriques commercialisés à ce jour par les constructeurs automobiles, énergie nécessaire pour assurer une autonomie du véhicule de plus de 100 km qui va consommer typiquement 12 à 15 kWh aux cent kilomètres.
L’autonomie de l’aéroplane électrique d’une heure environ pour une vitesse de croisière de 160 kmh présente bien des analogies avec les caractéristiques de la voiture électrique urbaine, moins rapide certes mais à l’autonomie en distance comparable.
Les problèmes d’accroissement d’autonomie se posent aussi bien pour l’un que pour l’autre. Certains constructeurs automobiles semblent vouloir opter pour une onéreuse pile à combustible qui apporterait le flux d’énergie nécessaire au roulage durant plusieurs dizaines d’heures.
Attendons peut-être cette option pour un aéronef électrique. Quand au futur Super Jumbo électrique, il faudra au préalable, pour sérieusement l’imaginer, résoudre les problèmes de fiabilité et de sécurité des batteries. En attendant il faudra durant des décennies, faire voler nos aéroplanes, pour une part, au bio-kérosène, issu de la transformation des huiles ou des sucres en carburants.
Par Raymond Bonnaterre
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