Les lampes fluorescentes compactes remplacent rapidement les ampoules incandescentes. Mais attention : elles doivent absolument être recyclées en fin de vie.
Récemment, la Commission européenne a décidé de supprimer les ampoules incandescentes dans un délai de dix ans. Pourtant, une ONG vient de lancer en Lituanie une campagne contre l’utilisation croissante des ampoules fluorescentes. La raison : le mercure.Les dangers de l’exposition au mercure sont connus. Elle peut augmenter le risque de maladies coronariennes mortelles chez l’homme âgé. (1) On sait aussi (2) que les taux actuels de mercure dans l’environnement des pays industrialisés peuvent avoir un impact sur le développement des embryons humains et entraîner des troubles neurocomportementaux chez les nouveaux-nés. C’est pourquoi on pousse à réduire le taux d’exposition au mercure.Une des sources importantes d’émission du mercure est constituée par les émissions des centrales au charbon, largement utilisées dans le monde pour la production d’électricité. En principe, il est possible de capturer celui-ci dans les cheminées avec un taux d’efficacité élevé. C’est ce que font de nombreux incinérateurs de déchets en Europe occidentale. Mais je n’ai pas trouvé de centrale au charbon qui pratique cette capture de façon satisfaisante.Certes, les ampoules fluorescentes consomment moins d’électricité que les ampoules incandescentes. Donc leur utilisation généralisée solliciterait moins le réseau électrique et donc moins les centrales à charbon. On a ainsi calculé aux Etats-Unis que, sur la durée de vie d’une ampoule, l’émission de mercure résultant de la production d’électricité est réduite en moyenne de 8 mg quand le consommateur remplace une ampoule incandescente par une ampoule fluorescente (3).De ce point de vue, l’ONG lithuanienne a donc tort de partir en campagne contre les nouvelles ampoules. Mais elle a raison de mettre en garde contre le danger de libération de mercure quand les ampoules fluorescentes compactes sont jetées à la poubelle.Le seul moyen pour empêcher ce geste dangereux est de mettre en place un système de récupération des ampoules (type dépôt-remboursement) qui permet ensuite de recycler le mercure avec un taux d’efficacité élevé. Ce recyclage permet en outre de préserver une ressource naturelle très rare.(1) E. Guallar et al. New England Journal of Medicine 347 (2002) 1747-1754 (2) G. Huel et al. Environmental Health Perspectives 116 (2008) 263-267 (3) M.J. Eckelman et al. Environmental Science & Technology 42 (2008) 8564-8570Lucas Reijndres est professeur en sciences environnementales à l’Université d’Amsterdam depuis 1988 et à l’Université ouverte des Pays-Bas depuis 1999, et éditorialiste à Scitizen.com.
De la découverte en laboratoire à l'innovation industrielle, scrutez les tendances et prenez part aux grands débats scientifiques qui construisent le monde de demain.
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE