Fini les nids de poules, les bosses et autres inconforts routiers. De nouveaux agents chimiques testés par les chercheurs du laboratoire d’ingénierie des fluides complexes de l’université de Huelva (Espagne) augmentent la résistance de l’asphalte, retardant de facto le vieillissement des routes. Plus précisément, ces additifs luttent contre l’oxydation des bitumes, à l’origine des fissures et autres trous dans les revêtements des routes. Dernier avantage, ces additifs sont tout simplement dérivés d’huile végétale.
Pour rappel, les revêtements sont composés de bitume, de sable et de pierre. Le goudron est utilisé comme liant de façon à compacter le tout, à une température de mélange de l’ordre de 150°C. Les quelques pourcents de bitume donnent à l’ensemble sa résistance et son élasticité. Mais problème, les bitumes résistent mal au temps qui passe et s’oxydent. Les scientifiques du département d’Ingénierie Chimique de l’université de Huelva ont donc décidé de travailler avec des additifs de petite taille, laissant de côté les solutions polymériques. Leur intérêt s’est porté notamment sur trois types de produits sous divers états et pour différentes températures de mélange. Ces travaux ont prouvé que dans le cas des émulsions ou des mousses, une température de mélange plus basse suffisait, avec pour conséquence immédiate une diminution du risque-opérateur et du coût matière.
L’objectif final est de développer des produits qui seront recyclables : les tranches d’asphalte en fin de vie ne seront plus jetées en décharge mais récupérées et traitées de manière chimique pour être réutilisées. Enfin, améliorer la résistance des matériaux diminuera les contraintes actuelles de retrait et de remplacement des couches superficielles d’asphalte détériorées.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique