A l’occasion du voyage d’Etat d’Emmanuel Macron en Inde ce week-end, l’Alliance solaire internationale (ASI) a été officiellement lancée. Créée lors de la COP21 à Paris, elle a pour vocation de faciliter l’implantation de l’énergie solaire en Afrique, et se fixe un objectif ambitieux de 1 000 GW d’ici 2030. Mais un peu plus de deux ans après, aucun projet concret n’a pour l’instant vu le jour.
Sous le solaire évidemment
Des chiffres qui donnent le tournis. L’ASI compte mobiliser pas moins de 1 000 milliards de dollars d’ici 2030 pour installer 1 000 GW d’énergie photovoltaïque sur le continent africain. C’est aujourd’hui l’énergie la moins chère et la plus facile à déployer sur le terrain. Elle sert bien sûr à produire de l’électricité mais peut également être utilisée pour le chauffage et le pompage de l’eau. Une problématique endémique sur le continent africain. Elle répond aussi au besoin d’accès à l’énergie dans les zones isolées où tirer des câbles électriques pour étendre le réseau s’avère bien trop coûteux.
C’est en partant de ce constat, que la France et l’Inde ont créé l’ASI en 2015, lors de la COP21 de Paris. Le but : mettre en place une organisation internationale qui faciliterait l’identification des projets solaire et surtout leur financement, le point sensible. Pas moins de 121 pays ont rejoint l’ASI, mais seuls une soixantaine ont aujourd’hui signé la charte, et seulement la moitié l’ont ratifié… « Cela peut sembler long mais pour une infrastructure de cette taille et de cette complexité, c’est plutôt rapide », explique un fin connaisseur du dossier.
1 000 milliards $ à investir
La visite présidentielle en Inde était donc l’occasion de faire avancer les choses. Un grand pas a été fait ce week-end avec la déclaration conjointe de cinq grandes institutions (Asian development bank, Asian Infrastructure Investment Bank, African Development Bank, Green Climate Fund, International Energy Agency et New Development Bank) s’engageant à investir massivement dans les projets solaires pour atteindre la fameuse barre des 1 000 milliards de dollars d’ici 2030. Il s’agit d’une étape importante car si de nombreux projets ont d’ores et déjà été identifiés, les institutions financières sont encore frileuses à accorder des lignes de crédit dans des pays africains jugés risqués en raison des conditions géopolitiques, de l’absence de cadre réglementaire sur les énergies renouvelables, sans oublier le risque inhérent aux taux de change.
Reste désormais à passer à l’étape suivante : le financement concret de centrales solaires. Selon des sources proches de l’organisation, une centaine de projets soutenus par l’Alliance solaire internationale devraient être présentés à la prochaine Re-Invest Conference qui se tiendra en Inde du 19 au 21 avril prochain.
Romain Chicheportiche
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