Gagnante du concours des innovations de Global Industrie dans la catégorie jeune pousse, Ajelchim, co-entreprise entre Chimirec et Ajelis, est sous le feu des projecteurs. Basée sur la technologie de dépollution des liquides d’Ajelis, elle promet un traitement efficace et à moindre coût.
Issue d’un partenariat entre le CEA et l’Université Paris-Saclay, Ajelis a été créée en 2014 par trois cofondateurs Ekaterina Shilova (fondatrice et PDG d’Ajelis), Pascal Viel (co-fondateur et conseiller scientifique d’Ajelis) et Vincent Huc (co-fondateur et conseiller scientifique d’Ajelis). Les trois chimistes ont fondé la start-up avec pour objectif de mettre sur le marché des solutions pour la dépollution des liquides. Pour cela, ils ont développé des fibres nouvelle génération, baptisées Metalicapt®, possédant des groupements spécifiques.
« Les fibres sont plus efficaces que le charbon actif ou les résines échangeuses d’ions. Elles ont une surface disponible extrêmement développée et immédiatement accessible. Cela permet de travailler à des débits élevés en maintenant un très bon niveau de polissage », explique Ekaterina Shilova. La capture est extrêmement rapide. Cette technologie est donc adaptée au traitement par batch ou en continu et peut se substituer ou compléter les procédés existants sur site. Une fois saturées, les fibres sont régénérables et réutilisables, générant d’importantes économies.
Le nouveau matériau développé par Ajelis permet de capter dans l’eau les métaux lourds comme le plomb, l’arsenic, mais également le nickel, le cuivre, le zinc, certains pesticides, les nitrates et les colorants. Les fibres peuvent être combinées pour déioniser l’eau ou même traiter l’air et y extraire l’ammoniaque, les acides volatils, etc.
« Nos fibres sont très flexibles et permettent de créer de nouveaux supports. Nous pouvons par exemple fabriquer des géotextiles non tissés, commercialisés sous le nom Geocapt®, une sorte de feutrine qui peut être appliquée au sol très rapidement en cas d’accident industriel et pour collecter les effluents toxiques », précise la cofondatrice. Ce nouveau matériau peut également être posé sous les autoroutes pour purifier l’eau qui s’y infiltre. « Dans le cas de l’incendie de Notre-Dame de Paris, notre matériau aurait été d’une grande utilité pour capter le plomb », ajoute Ekaterina Shilova. Plus généralement, ce matériau s’adresse aux industries sujettes aux fuites de liquides comme l’agriculture, la chimie ou encore l’électronique des semi-conducteurs. Ajelis travaille aussi à un géotextile pour une utilisation dans un cadre nucléaire avec des fibres sélectives au césium.
Vers de plus grandes installations
Ajelis commercialise déjà sa technologie à travers de petites unités mobiles, composées de colonnes contenant des fibres sous forme de garniture en vrac pour des colonnes, de cartouche bobinée ou de géotextile en non-tissé en fonction de son usage. « Suite aux nouvelles normes mises en place par la DREAL, certains industriels ne sont plus à jour. Notre technologie permet de combler ce gap, sans changer les installations et à moindre coût, car nous proposons aussi de la location », se félicite la cofondatrice.
Une co-entreprise pour développer les capacités
La start-up envisage dans le futur la conception de plus grosses installations. Ajelis a réalisé une joint-venture, baptisée Ajelchim, avec le spécialiste de la gestion des déchets Chimirec en février 2023. Chimirec apportera ainsi ses capacités d’ingénierie, ce qui permettra à la joint-venture de développer ses équipements et d’installer chez des partenaires, des unités fixes de plus grande capacité.
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