Le groupe français Air Liquide vient de présenter son nouveau programme d’entreprise 2016-2020 baptisé NEOS. Il intègre notamment les synergies et la réorganisation majeure due à la récente acquisition de l’américain Airgas. Au niveau des performances, le groupe qui emploie plus de 68000 personnes dans le monde vise une croissance du chiffre d’affaires de 6 à 8% en moyenne annualisée et compte structurer son développement autour de trois leviers principaux : la transition énergétique et environnementale, les transformations du secteur de la santé, et la digitalisation de son activité.
Modèle pour l’usine du futur
Conscient que l’innovation sera au centre de sa croissance, Air Liquide a conçu le projet « Connect », une usine du futur, labellisée le 9 février 2016 « vitrine technologique » par l’Alliance pour l’Industrie du futur. Le projet, implanté en région lyonnaise, devrait être opérationnel d’ici 2017 grâce à un investissement de 20M€. Il a notamment la particularité de s’appuyer sur une centaine d’entreprises locales dont une dizaine de start-up.
Une stratégie d’innovation très active
Depuis 2013, Air Liquide appuie une partie de sa politique d’innovation en prenant des participations dans des start-up via son fonds de capital risque ALIAD. Depuis le début 2016, quatre nouveaux investissements ont été engagés avec : le français Carmat, (pile à hydrogène portable pour le secteur biomédical), l’américain Inpria (lithographie de circuits imprimés pour l’industrie des semi-conducteurs), le français Poly-Shape (extension de l’offre de gaz industriels pour l’impression 3D) et enfin l’américain Solidia Technologies (injection de CO2 remplaçant l’eau dans le durcissement d’un béton breveté, Solidia Concrete™, permettant de réduire de 70% l’empreinte environnementale de la filière du béton préfabriqué).
e-commerce : Airgas ouvre l’activité à la désintermédiation
Avec l’acquisition de l’américain Airgas, ce n’est pas seulement l’ouverture et une place de choix sur tout le marché américain que s’est offert Air Liquide, c’est aussi toute une structure et une expérience en matière de désintermédiation : Airgas réalise ainsi 10% de ses ventes sur internet. Un développement sur lequel le groupe planche déjà depuis quelques temps et qui pourra ainsi être accéléré.
Par Sophie Hoguin