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AG 2023 : Sortir enfin du soutien à l’expansion pétrolière et gazière ?

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AG 2023 : Sortir enfin du soutien à l’expansion pétrolière et gazière ?

Posté le par Matthieu Combe dans Entreprises et marchés

Quelques semaines après la publication du rapport du GIEC s’ouvre la saison des assemblées générales 2023. L’ONG Reclaim Finance veut en profiter pour interpeller les entreprises, leurs actionnaires et leurs financeurs sur leur soutien à de nouveaux champs pétroliers et gaziers.

« Cela fait maintenant deux ans que l’agence internationale de l’énergie a projeté l’arrêt du développement de nouveaux projets de production pétrolière et gazière dans son scénario visant une limitation du réchauffement à 1,5°C, rappelle Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance. Malgré la guerre en Ukraine, l’AIE a réitéré ce message dans son second scénario NZE (« Net Zero Emissions », zéro émissions net d’ici 2050, NDLR), publié en octobre 2022. Le scénario projette en plus l’arrêt de nouveaux terminaux méthaniers, d’importation ou d’exportation de gaz naturel liquéfié. »

Pourtant, alors que les alertes des scientifiques invitent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à diminuer la production pétrolière et gazière, et éviter tout nouveau projet d’énergie fossile, les institutions financières françaises défendent le maintien de leur soutien à l’expansion pétrolière et gazière au nom de la sécurité énergétique. L’ONG Reclaim Finance compte profiter de la saison des assemblées générales (AG) 2023 pour dénoncer cette position. Après les AG d’Engie et d’Axa les 26 et 27 avril, le plus gros reste à venir : l’AG d’Amundi, société de gestion du groupe Crédit Agricole, se tiendra le 12 mai. S’ensuivront les AG de BNP Paribas (16 mai), du Crédit Agricole (17 mai), de la Société Générale (23 mai), puis de Scor (25 mai) et de TotalEnergies (26 mai).

Interpeller les banques, assureurs et TotalEnergies

Ces grandes banques, sociétés d’assurance et TotalEnergies font partie d’alliances pour l’atteinte de la neutralité carbone. « Pendant cette saison des assemblées générales, on va de nouveau les interpeller sur leur greenwashing et la différence entre leurs pratiques et leurs discours, prévient Lucie Pinson. On souhaite leur rappeler que derrière le maintien de leur soutien à l’expansion pétrolière et gazière, il y a des écosystèmes et il y a surtout des vies humaines déjà impactées. »

L’ONG a fait venir des représentants de communautés locales impactés et mobilisés contre de grands projets d’énergie fossile pour interpeller les acteurs financiers, TotalEnergies en tête. « Pour le secteur bancaire ou financier, nous irons interpeller les directions des entreprises sur leur soutien à des projets contre lesquels sont mobilisés les représentants invités », prévient Lucie Pinson.

Reclaim Finance espère pouvoir poser une question complémentaire portant sur le soutien de ces acteurs financiers à l’expansion pétrolière et gazière, mais aussi sur leur manque de soutien à la transition énergétique. Car il s’agit bien de réorienter les financements des énergies fossiles vers les solutions alternatives, notamment la production d’électricité renouvelable. Lucie Pinson rappelle : « Selon le scénario Net-Zero de l’agence internationale de l’énergie, il faut tripler les investissements dans la transition énergétique d’ici 2030. Pour un euro dans les énergies fossiles, il faut en mettre cinq dans la production et la distribution d’énergies renouvelables. »

Un signal encourageant : alors que BNP Paribas est la première banque européenne à financer l’expansion des énergies fossiles, selon le rapport Banking On Climate Chaos publié par plusieurs ONG en avril 2023, elle a annoncé le 11 mai 2023 avoir mis à jour jeudi sa politique climatique. « BNP Paribas n’accorde plus de financements dédiés au développement de nouveaux champs pétroliers ou gaziers, quelles que soient les modalités de financement », annonce-t-elle via communiqué. Autrement dit, elle ne financera plus directement ces projets, mais pourra toutefois continuer à financer les entreprises qui portent ces projets. D’ici 2030, l’objectif de réduction des financements de BNP Paribas est de 80 % pour l’exploration-production pétrolière, 30 % pour l’exploration-production gazière par rapport à fin septembre 2022.

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Posté le par Matthieu Combe


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