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Aérien : pour une taxe grands voyageurs ?

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

Le Réseau action Climat revient à la charge contre l'aérien en vue de réduire le trafic « dès maintenant ». Et il propose pour cela la mise en place d'une « taxe grands voyageurs ».

Le trafic aérien ne connaît plus la crise. Comme nous l’évoquions en juin dernier, sur la base des études disponibles, le réseau Rester sur Terre et l’Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA) se mobilisent pour demander le plafonnement du trafic aérien au-dessous du niveau de 2019. Le Réseau Action Climat, fédération de 27 associations écologistes, explore d’autres pistes pour réduire le trafic dans son nouveau rapport « Comment réduire le trafic aérien de manière juste et efficace ? ».

Taxer pour investir dans le ferroviaire

Alors que l’aérien pesait pour 7 % des émissions françaises de CO2 en 2019, le rapport évalue la pertinence de neuf propositions qui ont émergé dans le débat public ces dernières années pour encadrer le secteur. Pour cela, les auteurs ont retenu trois critères : « l’impact sur le climat, les recettes fiscales générées et la répartition de l’effort au sein des différentes parties prenantes et de la population ». Côté climat, l’instauration d’un quota d’un aller-retour par an par personne permettrait par exemple de baisser de près de 16 % les émissions de CO2 du secteur.

Au cœur de ces propositions, « une mesure spécifique satisfait tous les critères », estime le Réseau Action Climat. C’est la création d’une « taxe grands voyageurs ». Cette taxe fonctionnerait « à l’inverse des systèmes de fidélité type miles” », explique le collectif d’ONG. Le principe est simple : plus un passager prend l’avion, plus le prix de chaque billet augmente. « Selon notre modélisation, cette mesure permettrait de baisser les émissions du secteur aérien de 13,1 %, tout en faisant peser l’essentiel de l’effort sur les passagers les plus réguliers et en générant 2,5 milliards d’euros de recettes », calcule le Réseau Action Climat.

Une autre mesure répond aux trois critères : le relèvement de la « Taxe Chirac », soit la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), avec un barème élevé pour les jets privés en location, comme le proposait la Convention citoyenne pour le climat. Cette mesure réduirait les émissions du secteur aérien de 8 % selon les modélisations du rapport, en ciblant en priorité les plus aisés. Les 4 milliards d’euros supplémentaires de recettes permettraient de développer l’offre ferroviaire, propose le Réseau Action Climat.

L’avion, un mode de transport inégalitaire

« L’avion est un mode de transport inégalitaire », rappelle le Réseau Action Climat. En effet, les Français les plus aisés, diplômés et urbains sont sur-représentés dans les personnes ayant recours à ce mode de transport. « Sur 100 passagers aériens, on dénombre 37 cadres supérieurs (contre 14 dans la population générale), et seulement 8 ouvriers (contre 21 dans la population générale) », partage l’étude.

Par ailleurs, l’avion reste majoritairement un transport de loisir en France. « Les vols de loisir représentent 75 % des émissions de CO2 des Français qui prennent l’avion – le quart restant se répartissant équitablement entre vols professionnels et familiaux », rappelle le rapport. En ce sens, taxer l’aviation d’affaires n’aurait qu’un effet marginal sur les émissions de CO2 du secteur et n’entraînerait que 0,1 milliard de recettes supplémentaires.

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Posté le par Matthieu Combe


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