Les médecins s’attendent à une explosion du nombre de cancers dans les prochaines années. L’amélioration du diagnostic est donc capitale pour accompagner cette évolution sociétale. Laurent Duraffourg, cofondateur et président de la société Admir, a choisi de prendre à bras le corps le sujet. « Nous nous sommes donné pour mission d’accélérer par cent le diagnostic du cancer », annonce-t-il.
Pour améliorer ce diagnostic, Admir développe un instrument d’analyse du tissu qui sera présenté au CES de Las Vegas du 6 au 8 janvier 2023, puis au SPIE Photonics West à San Francisco du 28 janvier au 2 février.
Diagnostiquer le cancer en une heure
Pour bien comprendre, il faut revenir aux bases. Laurent Duraffourg explique : « Le diagnostic est fait à partir d’une biopsie [un prélèvement d’un petit morceau de tissu, ndlr]. Cette biopsie est coupée en fines tranches. Ces tranches de tissu sont préparées chimiquement, puis sont observées avec des machines plus ou moins complexes. Le diagnostic peut ainsi durer entre 2 et 21 jours. C’est extrêmement long et engorge la chaîne diagnostic. »
Avec les méthodes actuelles, plusieurs analyses sont nécessaires à la réalisation d’un diagnostic robuste. « Sur l’observation d’une lame, on a à l’heure actuelle un taux d’identification de 75 %, détaille Laurent Duraffourg. Cela oblige le médecin à multiplier les analyses. » Avec son nouvel instrument, l’entreprise avance trois engagements forts : un diagnostic en une heure, une réduction du coût d’analyse de 50 % minimum et un taux d’identification correct du type de tumeurs dans le tissu supérieur à 90 %.
Ce nouvel instrument pour le marché clinique est « une sorte de scanner laser qui vient sonder le contenu biochimique du tissu », explique Laurent Duraffourg. Le tout sans utilisation de réactifs chimiques. « On a une analyse qui se fait en une minute et qui permet de situer les tissus sains ou cancéreux et identifier les types de tissus cancéreux », assure-t-il. Admir est un spin-off du CEA ; le système a été développé durant plus de 5 ans au sein du CEA. « La machine est un prototype industriel que l’on souhaite figer d’ici 2 ans », partage son président. Ses concepteurs réfléchissent déjà à étendre la technologie à l’analyse bactériologique et au diagnostic de maladies infectieuses.
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