Quels sont les défis qui attendent les espaces urbains, qui accueillent plus de la moitié de la population mondiale ? Comment les villes se transforment-elles et quels sont les impacts sur la vie des habitants ? Voici quelques thématiques abordées par l’exposition «Mutations urbaines», qui se déploie sur 1000 m² à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris.
«Il s’agit de faire un état des lieux des zones urbaines, explique Marie-Christine Hergault, chef de projet. L’exposition se répartit en trois sections. La première, nommée «Villes sous tensions», invite le visiteur à explorer ces multiples enjeux en devenant acteur.» Les problématiques que sont la densité immobilière, le transport ou encore les usages du numérique sont ainsi mises en scène au travers d’une vingtaine d’ateliers : mini-jeux, sondages, maquettes et et animations audiovisuelles, y compris une démonstration de réalité virtuelle qui téléporte le visiteur en haut d’un gratte-ciel au cœur de Hong-Kong.
La deuxième partie, les «Devenirs Urbains», se consacre à l’ingéniosité, pas seulement d’ordre technique. «Ces innovations viennent de tous les endroits du monde et sont à l’initiative des collectivités, de l’Etat, de l’industrie, des citoyens. Tout a représenté sur le même plan, sans préférence» enchaîne Marie-Christine Hergault. Ces solutions ont été conçues pour préserver l’environnement, améliorer la sécurité ou accroître l’autonomie énergétique ou alimentaire, de manière très diverse. Ainsi une ferme végétale, îlot de verdure érigée à la verticale, côtoie-t-elle un arbre à LED.
La planète urbaine en chiffres
Ce potager représente à l’échelle 1/3 de véritables usines à légumes de 9 mètres de haut, en service à Singapour depuis 2012. Cette ville-état importe en effet 93% des légumes consommés par ses habitants, en raison d’une pénurie de terres cultivables. La société Sky Greens développe alors l’idée de fermes verticales, de superficie réduite : les bacs à plantes trempent cycliquement dans une eau riche en nutriments, en position basse, avant de prendre un bain de soleil, en position haute.
L’arbre à LED illustre quant à lui un concept opérationnel à Nice, Issy-les-Moulineaux et Toulouse. Les capteurs de présence qui équipent les lampadaires publics sont un moyen d’économiser jusqu’à 40 % d’énergie. D’autres capteurs permettent d’analyser la température, le bruit, le trafic…Ces paramètres ne forment qu’une partie de l’afflux de données qui irriguera les projets de «smart city». Lesquels, rien qu’en France ces 10 prochaines années, pourraient rapporter quelque 135 milliards d’euros aux industries de l’informatique.
De données il est aussi question dans la dernière partie de l’exposition. Projeté sur un écran hémisphérique de 8 mètres de long, le film d’animation graphique «Terre Urbaine» déroule sur une quinzaine de minutes une impressionnante quantité de chiffres relatifs à la démographie urbaine, à la richesse et aux inégalités, à la pollution… On y voit à quel point les villes sont devenues le pivot de notre civilisation.
«Mutations urbaines», à la Cité des sciences et de l’industrie, jusqu’au 5 mars 2017
Par Frédéric Monflier
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