Arrivée des experts de l’AIEA
Une équipe d’experts de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) est attendue par le Japon du 24 mai au 2 juin, dans le but d’inspecter le site de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi, théâtre d’une catastrophe nucléaire sans précédent depuis Tchernobyl, provoquée par le tremblement de terre et le tsunami qui s’en est suivi, il y a de cela près de deux mois. La TEPCO, exploitant de la centrale, a été énormément critiquée pour sa gestion de l’après catastrophe et pour son manque de transparence. C’est pour garantir celle-ci que les agents de l’AIEA inspecteront les installations afin de remettre leurs conclusions le mois prochain lors d’une réunion au siège de l’AIEA à Vienne.
De nouvelles fuites… colmatées
La TEPCO faisait état de nouvelles fuites d’eau radioactive dans le Pacifique la semaine dernière, expliquant qu’une partie des sept tonnes injectées chaque heure dans la cuve du bâtiment n°1 ne se trouvait plus dans la cuve, à l’aide d’une jauge. « La température de la paroi de la cuve était de 100-120 degrés, ce qui est considéré comme un niveau permettant un refroidissement du combustible dans des conditions relativement stables », expliquait un responsable. Les relevés de radioactivité, et notamment de césium 134 à proximité de la centrale révélaient un niveau… 18 000 fois plus élevé que la réglementation ne le permet. La fuite a toutefois été colmatée, grâce à une injection de béton. Les Japonais envisagent de refroidir également l’enceinte de confinement en l’inondant.
Une erreur humaine ?
Des documents internes de la TEPCO, révélés par le Japan Times, émettent l’hypothèse d’une erreur humaine ayant entrainé la fusion du réacteur n°1. « Une partie du système de refroidissement, connu comme étant le condensateur d’isolation, était à l’arrêt pendant trois heures, ce qui a pu contribuer à la fusion du cœur du réacteur » indique le quotidien. Une enquête interne devrait apporter plus de précisions le 23 mai.
Un calendrier difficile à respecter
L’opérateur électrique prévoit l’arrêt à froid des réacteurs pour le début de l’année 2012, ce qui selon les experts semble peu probable. Il faudra d’abord assurer un refroidissement durable, passant par le rétablissement du système de refroidissement. Les risques d’explosion ne sont toujours pas exclus, dus à la présence d’hydrogène et d’oxygène. Les injections d’azote semblent avoir plutôt bien marché jusqu’ici. Les experts tablent sur une vingtaine d’années avant de pouvoir souffler, se basant sur l’accident de la centrale de Three Mile Island.
Inquiétudes et arrêt provisoire de la centrale de Hamaoka
La centrale, exploitée par la compagnie Chubu Electric Power, a été construite dans une région à très forte activité sismique, les sismologues estimant à 87 % de chances qu’un séisme de magnitude 8 se produise dans les trente années à venir. Se situant aussi à près de 200 kilomètres de Tokyo et au bord du Pacifique, deux des cinq réacteurs sont arrêtés depuis 2009, alors qu’un réacteur est en maintenance depuis un an et qu’un autre vient tout juste d’être provisoirement arrêté. Le cinquième devrait suivre samedi, laissant le temps à l’exploitant de sécuriser les installations et de construire un mur de protection et des digues face à la mer, en prévision d’un futur tsunami. Protections dérisoires ?
Plan d’indemnisation
L’État prévoit un plan d’indemnisation aux entreprises et aux personnes sinistrées, précisant qu’il n’a pas pour but de sauver la TEPCO, mais d’éviter qu’elle ne tombe en cessation de paiement. Il a par ailleurs demandé l’abattage du bétail, plus ou moins livré à lui-même depuis l’évacuation de la population, dans le rayon de 20 kilomètres de la zone d’exclusion.
Par Rahman Moonzur
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