L’Italie est devenue en 2011 le premier marché mondial du photovoltaïque avec 6,9 GW installés, contre 3,6 GW en 2010, et la percée du solaire ne fait que commencer. Dans certaines régions du sud de l’Italie, où les conditions d’ensoleillement sont optimales, les experts des Nations Unies soulignent que le solaire PV a dès à présent atteint la parité réseau. Cela qui signifie que le coût de production du kWh solaire est devenu inférieur ou égal au prix de l’électricité conventionnelle (majoritairement d’origine fossile) délivrée au détail. Ceci sans aucune subvention. Toujours selon l’ONU, le solaire aura atteint la parité réseau dès 2015 dans la moitié des pays du monde, dont la France.
Les deux-tiers des emplois crées dans la filière photovoltaïque concernent la partie aval de la chaîne de valeur : même si l’intégralité des panneaux étaient produits en Asie, la filière resterait largement créatrice d’emplois en Europe. L’Asie, et en particulier la Chine, a lourdement investi dans la R&D et dans de très grandes usines de production de panneaux photovoltaïques.
Par effet d’échelle, et aussi en partie grâce et prix des terrains et aux taux d’intérêt particulièrement bas qui sont accordés aux acteurs chinois de la filière, la Chine a pris une avance industrielle qu’il sera très difficile de rattraper par les européens. La compétition est très rude, les chinois parviennent à mettre sur les marché des panneaux trois fois moins coûteux qu’il y a cinq ans, à tel point que l’allemand Q Cell, le seul européen faisant partie du top 10 de l’industrie photovoltaïque à l’échelle mondiale, vient de déposer le bilan. Un coup de tonnerre pour l’ensemble des acteurs européens.
Selon les enquêtes d’opinion, 92% des italiennes et des italiens considèrent que le solaire sera la première source d’énergie pour leur pays dans les années à venir. Suite à un référendum d’initiative populaire, le pays a définitivement dit non au nucléaire en juin 2011.
Par Olivier Danielo