La liste dévoilée le 16 avril par le gouvernement comporte 55 sites, soit 5 de plus que le nombre annoncé initialement fin 2023. Pour Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le nombre de candidatures reçues de la part de collectivités, d’entreprises privées et divers organismes, traduit un fort engouement qui prouve qu’« une forme de bataille culturelle est gagnée » autour de la réindustrialisation.
Sites « clés en main » : un concept pour accélérer l’installation d’usines
Comme son nom le laisse entendre, un site clés en main France 2030 est un site préparé pour l’accueil de nouvelles usines. Ces sites seront, entre autres, déjà dépollués, équipés de voies d’accès, reliés aux réseaux d’eau, électricité, gaz et bénéficieront de procédures administratives préalables accélérées. Avec ce concept, le gouvernement veut notamment faire passer la durée des implantations industrielles de 17 mois en moyenne à 9 mois.
Dans le détail, les sites ont été choisis suivant 5 critères :
- l’attractivité économique – localisation, accessibilité, axes de transport, bassin d’emploi, écosystème différenciant ;
- impact environnemental limité – sobriété foncière et réhabilitation des friches ;
- maturité du site – potentiel d’ici à 2030 ;
- pertinence du projet et intégration dans le territoire ;
- maîtrise foncière du site.
Le foncier, un enjeu majeur de réindustrialisation
Selon Roland Lescure, ce dispositif « sites clés en main » permet « d’identifier du foncier pour attirer les investissements industriels. »
Le manque de disponibilité foncière fait en effet partie des freins à la dynamique de réindustrialisation qui ont été identifiés par le gouvernement, surtout qu’il est d’autant plus difficile de réindustrialiser alors que le foncier se raréfie.
À ce sujet, la banque des territoires invite d’ailleurs les industriels à la recherche de terrains disponibles à consulter le portail France Foncier+, qui vient d’être publié et qui recense déjà plus de 600 sites disponibles ou en passe de l’être.
Le nécessaire recyclage des friches
La requalification des friches est ainsi l’une des priorités et le recyclage foncier apparaît comme une mesure clé, qui s’inscrit totalement dans le contexte de la loi relative à l’industrie verte[1]. En effet, sur les 55 sites retenus par ce dispositif, 30 sont des friches industrielles « recyclées », soit 60 % du total.
55 sites choisis parmi une centaine de candidatures
Ces 55 sites sont répartis sur l’ensemble du territoire, mais pas de manière uniforme. Si toutes les régions sont représentées, on dénombre de 1 à 8 sites par région, la mieux représentée étant la région PACA, avec 8 sites, suivie de la Normandie (7). De leur côté, l’Occitanie et l’Île-de-France en totalisent 6 chacune, ce qui représente 1 472 ha sur les 3 342 ha concernés par l’ensemble du dispositif.
Autre fait notable : la taille des sites choisis est extrêmement variable, puisqu’on retrouve aussi bien des projets de 3 ha (Espace du Cruguil sur le Pôle Pégase à Lannion) que de 340 ha (Espace Inspira, Bellerive-sur-Allier), l’enjeu étant, selon Roland Lescure de se donner les « moyens d’attirer tous les projets, de la PME industrielle à la gigafactory. »
Cinq sites seront livrés en 2024
Parmi les 55 sites disponibles d’ici 2030, 5 seront livrables dès 2024 :
- le site Mérieux Rovaltain, à Alixan (Drôme) – 5 Ha ;
- le parc d’activités Ozans, à Étrechet (Indre) – 187 Ha ;
- la base logistique Intermarché, à Alloinay (Deux-Sèvres) – 17 Ha ;
- le site Mazeran Genvia, à Béziers (Hérault) – 111 Ha ;
- le site portuaire d’Arles (Bouches-du-Rhône) – 25 Ha.
De leur côté, les 28 sites sur lesquels des études restent à mener, mais pour lesquels il n’y aura pas de travaux majeurs ou démarches réglementaires importantes à conduire, seront disponibles d’ici 2027.
Enfin, pour les sites restants, qui incluent une grande part de friches, ainsi que des travaux, études et démarches lourdes à effectuer (changement de PLU, etc.), il faudra attendre un peu, puisqu’ils seront mobilisables entre 2027 et 2030.
[1] Loi n° 2023-973 du 23 octobre 2023
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