Pour agir contre la pollution plastique, l’arsenal législatif se renforce. La Directive européenne sur les plastiques à usage unique et la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, dite « loi Agec », prônent le développement du recyclage et du réemploi des emballages plastiques en France et en Europe. Pour atteindre ces objectifs et passer à l’échelle certaines solutions qui ont montré leur maturité, l’association No Plastic In My Sea et ses partenaires, Réseau Consigne, Réseau Vrac et l’Institut du Commerce publient le rapport 500 solutions à la pollution plastique et 12 recommandations. Au menu : des solutions de réduction des plastiques à usage unique grâce au réemploi, à la vente en vrac et à l’écoconception.
Diminuer le recours aux bouteilles en plastique
No Plastic in my sea s’intéresse en premier lieu à la réduction des bouteilles en plastique. En France, la loi Agec vise une réduction de 50 % des bouteilles en plastique mises sur le marché en 2030 par rapport à 2020. En absence d’échéancier prévu par loi, l’association incite les producteurs de boissons et d’eau embouteillées à développer leurs plans de réduction. L’association s’appuie notamment sur les solutions de fontaines à eau et de boissons existantes pour les professionnels. « On cible en priorité la bouteille plastique, car c’est quasiment la moitié des emballages des ménages et le premier déchet à usage unique que l’on retrouve sur les plages selon l’étude de 2018 de la Commission européenne », explique Muriel Papin, déléguée générale de No Plastic In My Sea.
Un vrai changement d’usage se prépare. Depuis janvier 2022, la loi Agec oblige aussi les établissements de plus de 300 personnes recevant du public à s’équiper d’au moins une fontaine à eau potable, accessible gratuitement avec une signalétique claire, et de la raccorder à un réseau d’eau potable. Le rapport incite ces établissements qui n’ont pas encore installé et signalé ces points d’eau à rattraper leur retard d’ici juin 2023. « Ces points d’eau où les gens pourraient remplir facilement leurs gourdes sont trop peu développés : il devrait notamment y en avoir partout dans les gares, les aéroports, les musées et les centres commerciaux », souligne Muriel Papin.
Vers davantage de réemploi
La diminution de la pollution plastique passera par le développement du réemploi. La loi Agec prévoit notamment que 5 % des emballages mis sur le marché soient réemployés en 2023, 10 % en 2027. No plastic in my sea appelle tous les secteurs concernés à développer au plus vite des solutions, en s’appuyant notamment sur le budget de 50 millions d’euros, consacré au développement de solutions de réemploi, annoncé par l’éco-organisme Citéo.
« Il y a des solutions qui existent, des startups qui sont en mesure de travailler avec des grands groupes, insiste Muriel Papin. Il y a de l’investissement de la part de l’Ademe et des éco-organismes, donc il n’y a pas de raison que les grandes marques et les distributeurs ne passent pas à l’action. »
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