La start-up américaine RCAM Technologies a obtenu un prix de 1,25 million de dollars de la California Energy Commission (CEC) pour développer un prototype de sa technologie d’impression 3D de mâts d’éoliennes en béton. Jason Cotrell, le fondateur de cette jeune pousse, estime que son procédé de construction offre une solution économique et technique aux développeurs, qui cherchent à installer des structures toujours plus grandes.
Impression 3D
Grâce à cette subvention, RCAM Technologies va pouvoir lancer la fabrication de la partie inférieure de deux mâts d’éoliennes d’une hauteur comprise entre 140 et 170 mètres. Les sections prototypes seront fabriquées à l’aide d’un bras robotisé contrôlé par l’imprimante 3D, et testées à l’Université de Californie à Irvine. «Lorsque vous construisez un parc éolien, vous voulez construire les éoliennes les plus hautes possible pour capturer le vent en altitude », constate Jason Cotrell. «Cependant, lorsque vous construisez des éoliennes de grande taille, le diamètre des tours devient si important qu’elles sont difficiles à transporter sur les routes. Avec cette technologie, nous sommes en mesure de fabriquer ces mâts sur site en utilisant un processus automatisé de fabrication qui nous permet de contourner les contraintes de transport et de logistique», explique-t-il. De plus, le rendement moyen de ces grandes éoliennes serait augmenté de 20%, selon les calculs de l’Américain.
Acier ou béton ?
Les grands leaders du secteur proposent à leurs clients des plateformes avec des mâts en acier ou béton. Ces derniers comporte aussi un segment en acier par-dessus. La tour en béton est construite à l’aide de différents anneaux qui sont assemblés sur le chantier. La partie en acier est placé par-dessus à l’aide de la grue. Le mât entièrement en acier se compose lui de 4 segments qui s’empilent. Pour l’éolien en mer, l’utilisation d’un béton fibré à ultrahaute performance (BFUP) est étudiée par les porteurs de projets. A noter enfin que le développeur de parcs éoliens Innovent a installé la toute première turbine française équipée d’un mât en bois, à Argentan, dans l’Orne. Plus économique et écologique, il ne mesure néanmoins que 60 mètres.
Reste la question du coût. Selon Aaron Barr, consultant senior chez Make Consulting, «Les tours de béton sont rapidement apparues comme une alternative économique aux tours tubulaires en acier pour les hauteurs moyenne de plus de 120 mètres». La plupart des tours en béton ont utilisé des sections préfabriquées ailleurs et expédiées en plusieurs segments. Le procédé de RCAM Technologies éviterait ces contraintes logistiques en coulant du béton directement sur le site. La start-up californienne n’est pas la seule à travailler sur le sujet et serait en conversation avec un industriel dont le nom est resté confidentiel. « Nous sommes en contact avec ce fabricant et espérons collaborer avec lui à l’avenir », confie l’heureux lauréat.
Romain Chicheportiche
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