À quoi sert le stockage de l’énergie ?
L’énergie éolienne ainsi que l’énergie solaire sont intermittentes et non modulables en fonction de la demande. Pour assurer leur développement futur, il faut pouvoir stocker de l’énergie et en restituer pour équilibrer offre et demande. Par ailleurs, se pose la question épineuse de l’utilisation de ces « énergies de flux » pour le transport automobile (véhicules particuliers et utilitaires), dans le contexte d’un développement rapide des véhicules électriques (stockage embarqué). Il faut noter aussi la multiplication des applications portables (ordinateurs, smartphones, etc.), qui nécessitent un stockage d’énergie.
Quelles sont les différents types de stockage ?
Il existe de nombreux types de stockage, qui correspondent à des applications différentes, stationnaires ou mobiles. Pour de grandes capacités de stockage, on utilise généralement les systèmes gravitaires dans des lacs d’altitude, qui nécessitent des sites appropriés, souvent éloignés des zones d’utilisation. Les batteries, qui stockent l’électricité sous forme électrochimique, trouvent des applications à la fois stationnaires et mobiles. Des progrès importants ont accompagné récemment la commercialisation de véhicules électriques. La densité d’énergie stockée a pu ainsi être multipliée par un facteur de 4 à 5 pour les batteries Li-ion par rapport aux batteries au plomb. Enfin, il faut noter l’intérêt des grands acteurs de l’énergie pour l’hydrogène, comme vecteur de stockage et de transport de l’énergie. Les systèmes power-to-gas, consistant à produire du méthane de synthèse (SNG) en utilisant de l’énergie électrique, permettent de faire appel aux infrastructures existantes de transport et de stockage du gaz naturel.
Quel est l’avenir du stockage de l’énergie ?
Le stockage d’énergie est déjà indispensable pour de nombreuses applications. Il devrait donc connaître des développements importants dans l’avenir, notamment dans le domaine des applications mobiles ou portables. L’évolution est plus lente dans le domaine des applications stationnaires de grande capacité, qui nécessitent des investissements très importants. Dans ce secteur, le stockage gravitaire reste l’option prédominante. Les options de stockage décentralisé, notamment par batteries, devraient prendre une place croissante.
Quelle est la place de la France dans ce secteur ?
La France se place en relative bonne position, notamment en R&D, avec les travaux menés au CEA et à l’IFPEN. Elle dispose également de fabricants de batteries à haute valeur ajoutée (SAFT, Blue Solutions, ARTS Energy). Enfin, dans le domaine automobile, les constructeurs, notamment Renault, ainsi que des industriels tels que Bolloré, avec son réseau d’auto-partage Autolib’, sont très actifs. Il reste à faire valoir tous ces atouts dans la rude compétition qui s’annonce à l’échelle internationale, face notamment aux acteurs asiatiques.
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Alexandre Rojey anime le think tank IDées au sein de la Fondation Tuck, dans le domaine de l’énergie et du développement durable. Il intervient dans l’enseignement à IFP School et mène par ailleurs différentes activités de conseil. Il a été précédemment directeur du Développement durable à l’IFPEN où il a coordonné l’ensemble des activités de R&D liées à la préservation de l’environnement et à la prévention du réchauffement climatique. Il a été également président de CEDIGAZ, association internationale qui intervient dans le domaine du gaz naturel ainsi que président d’ECRIN Énergie. Il est l’auteur de différents ouvrages, portant notamment sur la transition énergétique, et est conseiller éditorial pour Techniques de l’Ingénieur depuis juin 2015.
Cet article se trouve dans le dossier :
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