Le projet CODIMETH, dont l'objectif est d'optimiser la production de biogaz à partir de déchets agroalimentaires, change de braquet. Les essais, effectués jusqu’à présent en laboratoire, vont prendre une dimension pré-industrielle via l’installation de 3 mini-méthaniseurs sur le campus de LaSalle Beauvais. Le dispositif.
Lancé en 2008, le projet CODIMETH a pour ambition de « piloter la co-digestion des matières organiques pour la production optimisée de biogaz et la réduction des coûts d’exploitation. » Labellisé par le pôle de compétitivité Industries et Agro-Ressources et financé par le Conseil régional de Picardie, il est mené par 3 acteurs : la société Fertigaz, basée à Passel, tout près de Noyon, qui dispose d’un méthaniseur de 4.000 m3 capable de traiter 38.000 tonnes de déchets par an, l’Université de Technologie de Compiègne (UTC) et l’école d’ingénieurs LaSalle Beauvais. Un projet qui vient de changer d’échelle : les essais, effectués jusqu’à présent en laboratoire, vont prendre une dimension pré-industrielle.En effet, la seconde étape du projet CODIMETH vient de se réaliser avec l’installation de mini-fermenteurs sur un site-test. C’est aux abords immédiats de l’atelier laitier robotisé de la ferme de LaSalle Beauvais que cette plate-forme de démonstration et de faisabilité a vu le jour. Equipée de 3 mini-méthaniseurs de 2 m3 (volume utile : 1,5 m3), fournis par l’entreprise Biogaz PlanET France, elle doit permettre de tester la co-digestion de déchets agroalimentaires, une année durant.Quels sont les déchets qui ont le temps de dégradation le plus rapide ? Faut-il mélanger différents déchets pour la production d’un biogaz de qualité ? Dans ce cas, quels sont les mélanges de déchets les plus appropriés ?… Autant de questions auxquelles les essais à venir – menés par un étudiant en thèse de l’UTC, David Bassard, et un enseignant-chercheur du département Sciences et techniques agro-industrielles de LaSalle Beauvais, Thierry Ribeiro, doivent permettre de répondre, avant le transfert des procédés validés à l’échelle industrielle.En fait, l’école a déjà une forte expérience dans ce domaine. Elle a déjà participé à un consortium piloté par la CUMA du Pays Sud Oise, près de Chantilly, pour la production de biogaz et de substrat pour champignonnières, à partir de fumier de cheval, et, lors du dernier Congrès » Biogas Offenbourg « , qui s’est tenu en octobre 2009, en Allemagne, elle a fait une intervention remarquée sur le prétraitement de la matière organique, par micro-ondes ou par ozonation, visant à améliorer son potentiel méthanogène.Si le projet CODIMETH est focalisé sur la co-digestion de déchets issus de l’industrie agroalimentaire, l’école d’ingénieurs beauvaisienne envisage de mener des études par la suite sur le traitement d’autres déchets et sur l’utilisation du biogaz produit (brûlé pour le moment). Dans le cadre du projet » La Ferme du Futur » et s’appuyant sur le potentiel qu’offrent à la fois le campus et la ferme de LaSalle Beauvais, des essais pourraient être conduits à partir de déchets verts (tontes, branches…), de déchets alimentaires (déchets du restaurant universitaire), d’effluents d’élevage (fumier, lisier) et de coproduits agricoles (déchets de bio-raffinerie par exemple), le tout avec tests de branchement sur une chaudière et/ou sur un co-générateur à l’appui. Et, à terme, si les résultats s’avéraient concluants, un méthaniseur en grandeur réelle pourrait voir le jour à LaSalle Beauvais.
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